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    Les livres sur la Seconde Guerre Mondiale que j'ai lu et que je peux vous conseiller. <script src="http://ws.amazon.fr/widgets/q?ServiceVersion=20070822&MarketPlace=FR&ID=V20070822/FR/mondevirtue0f-21/8001/e40f4a4b-45b2-4e93-a096-40b7406b93b2" type=text/javascript charset=utf-8> </script>

     


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    Voici les livres de Maupassant que j'ai lus et appréciés ! <script src="http://ws.amazon.fr/widgets/q?ServiceVersion=20070822&MarketPlace=FR&ID=V20070822/FR/mondevirtue0f-21/8001/79d2e04a-f77a-4e55-9657-a12c4b12c208" type=text/javascript charset=utf-8> </script>


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  • L'auteur

     

    Wikipédia, Evène, L'internaute.

     

    Ouvrage commenté sur ce blog : Le roman des Jardin

     

    Le zèbre

    Mademoiselle Liberté

    "Enfant béni et chéri du grand public, jeune auteur comblé, Alexandre Jardin a immédiatement connu un immense succès public avec Bille en tête (prix du premier roman 1986). Coqueluche de ces dames, il ne s'est pourtant pas fait que des amis dans le milieu littéraire. Futile et flatteur pour les uns, romantico-adolescent, immature et facile pour les autres. En quinze ans cependant, Alexandre Jardin a égrené les best-sellers avec une insolente constance : Le Zèbre, Fanfan, Autobiographie d'un amour...

    Mademoiselle Liberté, son dernier roman, est du Jardin pur jus. Horace de Tonnerre fut un Casanova à qui tout a réussi durant la jeunesse : la gloire, l'argent, les femmes. Las, par esprit de contradiction et par défi esthétique, Horace décide de mener une vie médiocre. Épousant une gourgandine vaniteuse de Province qui porte indéfectiblement haut sur le front un serre-tête en velours et des valeurs morales arrêtées, Horace se régale. Il a obtenu ce qu'il voulait : le calme. Il s'ennuie, il s'oublie. C'est là qu'arrive Liberté Byron, dite Mademoiselle Liberté, dix-sept ans, cinquante-trois kilos de jeunesse énergique, une exigence souverainiste de l'amour avec un grand A et un culot infernal. Que croyez-vous qu'il va se passer ?

    Ode à l'amour et surtout à la variation poétique du prélude amoureux, Mademoiselle Liberté est un roman exalté. Finalement, Alexandre Jardin, comme tout vrai écrivain, ne cultive qu'une obsession. Horticulteur attentif, il cultive roman après roman son thème de prédilection, à savoir l'ardeur amoureuse. Mademoiselle Liberté, la dernière fleur qui a poussé dans son jardin, ne faillit pas à la règle. --Denis Gombert" Amazon

     

    Les coloriés

    Est-il possible de vivre sans adultes ? De dire non a l'univers raisonnable et sérieux des grandes personnes ? Ecoutez plutôt. Il était une fois une île dans le Pacifique où vit un peuple qu'aucune carte n'a jamais répertorié : les Coloriés. Turbulents, sincères et gobeurs d'instants, ils vivent dans un univers sans adultes où l'enfance et le jeu sont devenus une culture à part entière. En 2003, l'ethnologue Hippolyte Le Play rencontre à Paris Dafna, une jeune et ravissante représentante du peuple colorié. Imprévisible, gouvernée par ses émotions et ses désirs fantasques, cette " grande petite fille " le bouleverse immédiatement. Mais les Coloriés ne sont pas oiseaux que l'on apprivoise facilement. Et voilà Hippolyte embarqué dans une course-poursuite imprévue qui l'entraînera bien loin de chez lui. Avec ces Coloriés et leur fantaisie tendre et espiègle, l'auteur du Zubial et dru Zèbre nous offre là son roman le plus déroutant et le plus drôle. Une véritable invitation à se hisser à la hauteur si dépaysante de l'enfance.


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    Elle est là, Saffie. On la voit.

    Face blanche. Ou pour mieux dire : blafarde.

    Elle se tient dans le couloir sombre du deuxième étage d’une belle maison ancienne rue de Seine, elle est debout devant une porte, sur le point de frapper, elle frappe, une certaine absence accompagne tous ses gestes.

    Elle est arrivée à Paris il y a quelques jours à peine, dans un Paris qui tremblotait derrière la vitre sale, un Paris étranger, gris, plomb, pluie, gare du Nord. Ayant pris le train à Düsseldorf.

    Elle a vingt ans.

    Elle n’est ni bien ni mal habillée. Jupe grise plissée, chemisier blanc, socquettes blanches, sac en cuir noir et chaussures assorties, sa tenue vestimentaire est d’une grande banalité – et pourtant, à bien la regarder, Saffie, elle n’est pas banale. Elle est bizarre. On ne comprend pas d’abord à quoi tient cette impression de bizarrerie. Ensuite on comprend : c’est son extraordinaire manque d’empressement.

    De l’autre côté de la porte sur laquelle elle a frappé, à l’intérieur de l’appartement, quelqu’un travaille à la flûte les Folies d’Espagne de Marin Marais. Le ou la flûtiste reprend à six ou sept reprises la même phrase musicale, cherchant à éviter l’erreur, la brisure de rythme, la fausse note, et finit par la jouer à la perfection. Mais Saffie n’écoute pas. Elle est là, devant la porte, et c’est tout. Voilà près de cinq minutes qu’elle a frappé, personne n’est venu lui ouvrir et elle n’a ni frappé une deuxième fois ni tourné les talons pour repartir.

    La concierge, qui a vu Saffie pénétrer dans l’immeuble tout à l’heure et qui arrive maintenant au deuxième étage pour distribuer le courrier (elle prend l’ascenseur jusqu’au dernier et descend ensuite à pied, étage par étage), est étonnée de voir la jeune inconnue ainsi figée devant la porte de M. Lepage.

    — Mais ! s’exclame-t-elle.

    C’est une femme obèse et laide, dont le visage est parsemé de nævus à poils mais dont les yeux contiennent énormément de tendresse et de sagesse à l’endroit des êtres humains.

    — Mais il est là, M. Lepage ! Vous avez sonné ?

    Saffie comprend le français. Elle le parle aussi, mais de façon hésitante.

    — Non, dit-elle. J’ai frappé.

    Sa voix est grave, douce et un peu rauque : une voix à la Dietrich, moins les simagrées. Son accent n’est pas grotesque. Elle ne dit pas ch à la place de j.

    — Mais il ne vous entend pas ! dit Mlle Blanche. Il faut sonner !

    Elle appuie longuement sur le bouton de la sonnerie et la musique s’interrompt. Sourire jubilant de Mlle Blanche.

    — Voilà !

    Se penchant en avant avec difficulté, elle glisse le courrier de M. Lepage sous sa porte et s’éclipse dans l’escalier.

    Saffie n’a pas bougé. Elle est d’une immobilité vraiment impressionnante.

    La porte s’ouvre avec violence. Flot de lumière dans la pénombre du couloir.

    — Ça va pas, non ?

    Raphaël Lepage n’est pas en colère, il fait seulement semblant. Il se dit que l’on ne devrait pas sonner aussi agressivement pour une demande d’emploi. Mais le silence de Saffie le frappe de plein fouet. Il accuse le coup. Se calme, se tait.

    Les voilà face à face, l’homme et la femme qui ne se connaissent pas. Ils se tiennent de part et d’autre du seuil de la porte, et ils se dévisagent. Ou plutôt, lui la dévisage et elle… est là. Raphaël n’a jamais vu cela. Cette femme est là, et en même temps elle est absente ; ça saute aux yeux.

     

    Quand, à l’instant, la sonnerie a retenti de son fa bécarre strident, il était justement en train de jouer un fa dièse aigu. Horripilé par la dissonance, il s’était arrêté, éperdu. En suspens entre les deux mondes. Ni dans ce monde-là, où l’air ruisselle et tremble de nuances sonores, ni dans celui-ci, où de jeunes femmes répondent à son annonce dans Le Figaro.

    "Merde !" Et il avait posé avec soin sa Louis Lot sur le velours bleu de l’étui ouvert, avant de traverser les tapis du salon et de longer le parquet du couloir. Autour de lui, tout reluisait et rutilait, respirant le bien-être et le bon goût ; les couleurs étaient rouge et brun et or, les textures donnaient envie de caresser, tapisseries murales, meubles en chêne lisse, c’était feutré, raffiné et chaleureux mais – dans le rai de lumière dansaient des millions de particules de poussière – cela avait besoin qu’on l’entretienne.

    La mère de Raphaël lui avait donné de méticuleuses instructions à ce sujet la semaine d’avant, en lui cédant l’appartement parisien pour se retirer avec armes, bagages et domestique dans leur propriété en Bourgogne. Il fallait d’abord savoir rédiger une annonce pour Le Figaro, et ensuite trier sur le volet. Attention aux chapardeuses ! Ça se voyait tout de suite à leurs yeux, elles avaient le regard en zigzag.

    "Ch. b. à tt f. pour petit ménage, logée, sach. cuisiner."

    Annonce minimaliste, choisie par Raphaël parce qu’il a horreur de jouer les bourgeois, et par Saffie parce qu’elle ne contenait ni "références exigées" ni "bonne moralité".

    Tout à l’heure au téléphone, cette fille avait un accent ; de quel pays ? Raphaël n’aurait su le dire mais son français semblait incertain. Ce n’était pas pour lui déplaire. Il ne voulait surtout pas d’une pipelette comme Maria-Felice, domestique portugaise et confidente de sa maman depuis des lustres. Il lui expliquerait, à son employée future, qu’il était ultrasensible aux sons. Qu’il ne fallait pas songer à passer l’aspirateur lorsqu’il se trouvait à la maison. Qu’il n’était pas question de chantonner en époussetant les meubles. Qu’une chute de casseroles à la cuisine pendant ses heures de répétition serait un motif de renvoi.

    Maintenant il ouvre violemment la porte, feignant la colère :

    — Ça va pas, non ?

    Cligne des yeux pour s’habituer à l’obscurité du couloir, cherche à vérifier le regard en zigzag, et s’arrête net.

    Qu’est-ce ?

    Sourire qui semble peint. Bras ballants le long du corps. Corps gracile. C’est tout ce qu’il a le temps d’enregistrer avant de basculer, tête la première, au fond de ses yeux. Yeux vert opaque, tels deux fragments de jade. Etangs placides, sans reflet et sans mouvement.

    Dès ce premier instant, c’est l’indifférence de Saffie qui fascine Raphaël, le captive, l’envoûte. Dès ce premier instant, avant même de connaître son nom, Raphaël comprend que ça lui est égal, à cette jeune femme, de décrocher ou de ne pas décrocher un emploi. De vivre ou de ne pas vivre. Elle est livrée, abandonnée au monde, sans passion et sans peur. Elle n’a ni la pudeur hypocrite et calculée des filles comme il faut, ni l’impudence tout aussi calculée des putes. Elle est là. Il n’a jamais vu cela.

    — Entrez, je vous prie, dit-il enfin d’une voix tout autre, douce et respectueuse.

    Il voit que les mouvements de Saffie, avançant dans le vestibule, sont empreints de la même immobilité que ses yeux, et de la même indifférence. En refermant la porte derrière elle, son estomac fait un mouvement tellement insensé qu’il doit s’arrêter pour reprendre son souffle, les yeux rivés sur le bois de la porte, avant de pouvoir se retourner.

    Ensuite il la précède dans le couloir, sentant son regard vide et vert sur l’arrière de sa tête.

    Elle prend place dans un fauteuil au salon, en face de lui sur le canapé, et ne parle pas. Ses yeux fixent le tapis. Il en profite pour détailler en vitesse son apparence. Cheveux mi-longs retenus en queue de cheval par un simple élastique. Front haut, pommettes saillantes, lèvres enduites de rouge, oreilles coquilles parfaites serties de fausses perles, nez et arcades sourcilières ciselés : un visage bien dessiné, sur lequel on ne lit rien. Aucune minauderie, aucune coquetterie, rien. Le maquillage et les bijoux jurent avec la spectaculaire neutralité des traits. Raphaël en est comme hébété.

    Par réflexe, il tend la main et s’empare de la petite clochette en bronze pour appeler la bonne, demander qu’elle leur apporte du café – puis se ressaisit, rit en dedans, il n’y a pas de bonne, c’est elle la bonne, où sommes-nous, qui êtes-vous, ma chère…

    — Vous êtes mademoiselle…

    — Je m’appelle Zaffie, dit-elle, et, quand il lui demande de répéter, puis d’épeler, c’est par un S que cela commence, son nom est Saffie mais se dit Zaffie, parce qu’elle est d’origine allemande.

     

    Allemande. Le mot lui-même presque tabou dans cette maison rue de Seine. Sa mère ne disait ni les Boches ni les Chleuhs ni les Fridolins ni même les Allemands, elle disait simplement ils et du reste, le plus souvent, elle ne disait rien du tout, elle se contentait de serrer les lèvres jusqu’à ce qu’on ne les voie plus, rien qu’une ligne rouge horizontale au milieu de son étroit visage osseux car, même si son époux n’était pas précisément mort en les combattant, c’était quand même par la faute des Allemands que Mme de Trala-Lepage s’était retrouvée veuve à quarante ans avec encore tant d’années à vivre et zéro espoir de connaître à nouveau l’amour, les caresses, les cadeaux d’un homme. Le père de Raphaël, professeur d’histoire à la Sorbonne, spécialiste de la pensée laïque et humaniste, avait trouvé sa fin dans le quartier des Halles pendant le terrible mois de janvier 1942, lorsqu’un camion chargé de pommes de terre avait été pris d’assaut et renversé, lui dessous, par une meute de ménagères frénétiques. (Quant à savoir ce que faisait le brave professeur rue Quincampoix à six heures du matin avant de périr sous le poids lourd…)

    Deux ans plus tard, l’Occupant avait massacré quatre résistants juste devant leur maison et Raphaël, les mains serrant le fer forgé du balconnet, s’était penché par la fenêtre du salon pour voir la mare de sang – les coups de feu ne crépitaient plus depuis une bonne minute déjà, tout était terminé, les jeunes gens n’étaient plus jeunes gens mais cadavres, un tas de chair inerte, et comment faire pour ne pas regarder ça, Raphaël penché loin loin en avant, sa tête aux belles boucles noires tout au bout de son cou tendu, ses doux yeux bruns s’écarquillant pour voir, non pas la mort mais la vérité derrière la mort, derrière cet amas chaotique de bras et de jambes, cette étreinte sanglante de quatre camarades tombés ensemble – mais – hurlement hystérique de Mme de Trala-Lepage, vrillant le tympan de son fils musicien – "Qu’est-ce que tu fais ? Tu es fou ! Referme la fenêtre, mon Dieu ! Je n’ai plus que toi au monde, je ne veux pas qu’ils me prennent tout… !"

    Raphaël est convaincu que, sans l’interdiction explicite et inébranlable de sa mère, il se serait engagé dans la Résistance à la fin 1943 (il avait l’âge de le faire, il avait quinze ans et ne rêvait que de rejoindre les rangs romantiques des FFI), mais comme son père était mort et que sa mère n’avait d’autre enfant que lui, il avait dû se contenter d’apporter à la lutte contre les Allemands un soutien tout moral et intérieur. C’est pour cette même raison, à savoir la mort quasi glorieuse de son père en combattant au sens large du terme pour la patrie, que Raphaël n’avait pas été appelé pour servir en Algérie. En lieu et place, il avait fait le Conservatoire. Et brillamment. Et heureusement, car ses convictions politiques l’eussent plutôt fait pencher en faveur d’une Algérie indépendante. Avec le moins de dégâts possible, bien entendu, pour l’image de la France.

     

    Or voilà que Saffie une Allemande est assise là devant cette même fenêtre du salon, et personne n’a été assis de cette manière dans ce salon depuis sa construction au milieu du XVIIe siècle. Personne.

    Elle sourit fixement de ses lèvres pleines et peintes. Ses grands yeux verts sont posés sur Raphaël en une attente dépourvue d’impatience.

    Raphaël est si obnubilé par sa présence qu’il en oublie presque la raison et le prétexte. Il se lève et se met à arpenter la pièce, passant les doigts à travers ses épaisses boucles noires dans un geste qui lui est coutumier depuis l’adolescence – geste de fébrilité, geste d’artiste, la main gauche qui remonte, doigts écartés, depuis le front jusqu’au sommet du crâne – seulement ce tic commence à devenir saugrenu parce que les boucles noires reculent de plus en plus loin sur son front ; oui le fait est qu’à vingt-huit ans Raphaël Lepage souffre d’une calvitie précoce de sorte que sa main gauche, en exécutant son mouvement, ne rencontre plus pendant les trois quarts de son trajet que de la peau nue.

    Tout en arpentant la pièce et en passant la main sur son front dégarni, Raphaël parle. Il décrit les tâches et les responsabilités qui incomberont à celle qu’il se propose d’engager comme domestique. A dire vrai il est plutôt mal versé dans ces affaires domestiques et parle plus ou moins à tort et à travers, suivant les images de Maria-Felice qui lui reviennent en tête : Maria-Felice montée sur un escabeau en train de laver les carreaux, Maria-Felice lui apportant le petit déjeuner et le courrier à 8 h 45, le thé à 17 heures, Maria-Felice revenant des courses, servant la soupe, Maria-Felice portant sur son dos dans l’escalier de service le sac de bûches pour la cheminée… Avec force gesticulations et pantomimes, Raphaël résume tout cela de son mieux, jetant de temps à autre un regard sur la jeune femme pour vérifier qu’elle le suit. Elle le suit, du moins en apparence. Elle a l’air de comprendre, mais… on dirait que cet air lui est inné. Elle semble avoir tout compris, à tout sujet, depuis toujours.

    Il précise qu’il est flûtiste professionnel, qu’il travaille avec un orchestre (il articule avec soin le nom de l’orchestre en question mais les yeux de Saffie ne cillent pas, les sourcils de Saffie ne se lèvent pas, la bouche de Saffie ne bée pas ; d’évidence elle n’en a jamais entendu parler). Il ajoute qu’il s’absente souvent pour voyager, que ses absences sont parfois courtes (concerts en province), et parfois longues (tournées à l’étranger) ; que les corvées de Saffie pendant ces périodes seront naturellement moins nombreuses, mais qu’il lui sera loisible (comprend-elle "loisible" ?) de profiter de ses heures libres pour, par exemple, polir l’argenterie.

    Sa chambre est située au sixième étage. Visites rigoureusement interdites. Il parle maintenant à l’indicatif, comme s’ils étaient déjà tombés d’accord sur les horaires, le salaire, le fait même que c’est elle, Saffie, qui prendra cet emploi, qui viendra s’occuper de lui, Raphaël Lepage, flûtiste en passe de devenir célèbre, dans son grand appartement de la rue de Seine ; qu’à partir de demain matin et jusqu’à nouvel ordre, cette jeune Allemande bizarre et silencieuse va épousseter ses livres, sucrer son thé, repasser ses chemises, laver ses sous-vêtements et changer les draps de son lit après le passage de ses amantes.

    — C’est d’accord ?

    Lentement, elle hoche la tête, oui.

    — Où se trouvent vos affaires ?

    — Pas beaucoup d’affaires. Deux valises seulement. Je les cherche maintenant ?

    Mon Dieu sa voix. Il ne l’avait pas encore remarquée. Une voix sidérante de fragilité. Il est paralysé. Doit se secouer pour ne pas rester là à la fixer bêtement. Se secouer encore, pour saisir en écho intérieur le sens des mots qu’elle vient de prononcer.

     

    Actes Sud


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  • Charles de Ariane Perdigal

     

    Vous êtes un jeune chercheur peureux, anxieux, hypocondriaque, timide, terrifié par la mort, obsédé par la question de l'existence de Dieu, passionné de politique et de cinéma, et éperdument amoureux de la secrétaire de votre laboratoire ? Vous ne souhaitez qu'une chose : vivre la vie la plus paisible du monde ? Alors vous ressemblez énormément à Charles.

    Et par malheur, un destin sournois vous entraîne sans cesse dans des aventures périlleuses où vous risquez votre vie face à des truands professionnels ? Et ce, que ce soit au Mans, où vous vivez, ou en Bretagne, à Loctudy, où vous passez vos vacances ? Vous êtes Charles !

    Ce roman humoristique et picaresque à suspense, empli de personnages pittoresques, immerge le lecteur dans un univers original, drôle et attachant.

    Née en 1971 à Bergerac, Ariane Perdigal se passionne à la fois pour la biologie et la littérature. Des problèmes de santé l'obligeant à interrompre une thèse de zoologie, elle se lance très vite dans l'écriture, et rédige plusieurs romans et de nombreuses nouvelles, variant les styles : humoristique, dramatique ou fantastique. Charles est la première œuvre qu'elle décide de faire publier.

     

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