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Par hinachii le 18 Janvier 2007 à 23:13
Fluctuat.net :
Chuck Palahniuk :Lécriture est un sport de combatA propos d A lestomac et de la littérature
Avec Haunted, étrangement traduit "A lestomac" par les éditions Denoël, Chuck Palahniuk donne une leçon : Ne pas tenter laventure littéraire si lon a pas les tripes. Entretien.
"A Lestomac" est un des vos romans qui a fait le plus de bruit depuis Fight Club. La nouvelles "Tripes", en particulier, est considérée par certains comme lune des plus choquante que vous ayez écrite ? Quel est votre opinion à ce propos ?
Depuis Fight Club jai toujours minimisé leffet dramatique de certaines situations en utilisant lhumour. Cest le cas, par exemple, dans les scène qui se passe dans les groupes de soutient des malades en phase terminale. Juxtaposer tragédie et comédie augmente le pouvoir des deux, et dans "Tripes", les gens rient beaucoup plus quils ne sont dégoûtés. Cest le rire justement, qui leur donne la force de continuer dans lhorreur de lhistoire. Mais en fait, ils rient en réaction au stress - un stress provoqué par la proximité de lhorreur et de la mort.
Beaucoup de gens se sentent mal à laise face à cette liberté extrême, mais cest pour cela que jécris. Pour avoir la liberté de rire de tout, et de trouver ainsi un certain réconfort face à linévitable violence, la tristesse, la maladie et la mort qui hante nos vies. Les gens qui sont choqués à la lecture dune histoire comme "Tripes" sont ceux qui nont jamais accepté la vérité de leur propre mort. Ces gens nont malheureusement jamais été véritablement vivant.Est-ce lhistoire relativement paisible et, dirons nous, "normale" (excepté peut-être lutilisation inusités de brosses à dents) de Journal Intime, votre précédent roman, qui vous a poussé à écrire A Lestomac et ses récits beaucoup plus sardoniques et horrifiques ?
Oui, cest vrai, Journal Intime est un de mes livres qui a reçu le plus dhommage de la part des critiques. Mais mes lecteurs plus jeunes sattendaient à quelque chose de plus extrême, de plus cru. Et certains mont laissé tombé. Les lecteurs plus jeunes forment un public beaucoup plus sophistiqué et blasé. Pour eux passer le temps en lisant un livre exige que lauteur invente les pires horreurs quil puisse imaginer. Les jeunes lecteurs veulent être vraiment choqués et scandalisés. Il ne fait surtout pas les ennuyer. Pour eux, jai écrit A Lestomac et leur ai offert certaines des histoires les plus atroces que je pouvais imaginer. Naturellement mes jeunes lecteurs lont aimée, mais les critiques, eux, lont détesté.
Seriez-vous daccord si je vous disais que, parfois, vous pratiquez la littérature à coup de marteau, comme Nietzsche le faisait pour la philosophie ?
Si je le fais, ce nest pas consciemment. En fait, il y a dix ans, mon unique but était de pratiquer lécriture pour mamuser et de faire revenir aux livres, les gens qui avaient abandonné la lecture. Aujourdhui, jaime tellement écrire que je produis presque un livre par an. Et des centaines de personnes mont dit quelles se sont remise à lire à cause de mes romans. Un jeune homme ma récemment dit que le lui avait "enseigné à lire." Si nous voulons que les jeunes lisent, alors nous devons leur donner des livres passionnants, et drôles, et étonnants, assez toutefois, pour récompenser leur effort et le temps quils passeront à les lire.Dans Le festival de la couille, vous exposez les corps du travail de Chuck Palahniuk. Le livre est une manière de présenter la façon dont vous êtes connecté à la réalité en tant quauteur. Est-ce aussi le cas pour les histoires de A Lestomac ?
Exact. Dans ces essais, jai voulu démontrer comment toutes mes idées sont inspirées par des personnes réelles et des événements quils ont vécu. Ma fiction est réellement journalistique, mais avec des noms de personnes changés. Le monde est rempli dévénements et dhistoires incroyables qui doivent être racontés et préservés. Tout ce que je fais nest jamais quun enregistrement, dont jorganise ensuite la vérité, pour la présenter au public comme une fiction. Dans le cas de A Lestomac, jai quand-même du pousser ces fictions à leur extrêmes limites.En effet, à la lecture de A Lestomac, on se dit quelles ont les mêmes sources dinspiration, les faits divers, la réalité. Mais il reste ce côté extrême.
En 1955, lauteur Shirley Jackson a écrit son histoire "La loterie". Les gens ont été outragés et ont protesté contre sa publication dans le New Yorker. Avec "Tripes", jai voulu voir si je pourrais écrire une histoire qui produirait ce genre de réaction aujourdhui.
Maintenant que plus de 100 personnes se sont évanouies aux lectures publiques de lhistoire, je pense que jai (bien) fait mon travail. Cette semaine, jai même eu deux nouveaux évanouissement durant une conférence que jai donné dans une université de Géorgie. Jaime cela, mais je suis sûr que je peux faire mieux dans une future histoire.Dans tous vos romans vous décrivez des cultures marginales, et des comportements pathologiques en tout genre. Doù vous vient cet intérêt pour les marges ?
Jadore des cultures marginales et la manière audacieuse avec laquelle elles rejettent la société et ses valeurs traditionnelles. Jadmire leur genre darrogance et de courage. Je passe mon temps à me documenter sur ce sujet. Je les applaudis vraiment. Ces marginaux sont mes héros.Revenons à A lestomac, est-ce une manière détournée, justement, de guérir les gens de lenvie de devenir écrivain ?
La plupart de mes livres commencent par une présentation où les gens se risquent de dire la vérité sur eux-mêmes un groupe de soutien, un groupe de 12 étapes, un enregistrement de suicide, ou latelier dun auteur. Ce sont des endroits où les gens font leurs confessions et rejoignent ainsi la communauté. Ce sont les églises et les religions modernes. Chaque atelier décriture est un groupe de thérapie détourné, pour des personnes ayant besoin de raconter leurs histoires. Cest aussi le vrai secret de A Lestomac."Mr Whittier", un des principaux protagoniste de votre dernier roman, assène des vérités peu amènes sur lécriture et la thérapie quelle représente. Est-il une autre incarnation de Chuck Palahniuk comme professeur, apprenant à ses élèves comment écrire et envisager lécriture ?
Certaines personnes ont dit que Mr. Whittier un garçon de 13 ans dans le corps dun vieil homme me représente. Et certains disent aussi que Mr. Whittier, avec ses expériences et son arrogance, représente le Président George W. Bush. Je laisserai chaque lecteur décider qui Mr. Whittier représente vraiment...Comment vous est venu lidée de composer dans le même livre dune part des poèmes et dautre part de nouvelles ?
Cest très simple. Javais besoin dun rythme, de quelque chose permettant de séparer les chapitres en cours de lhistoire général et des nouvelles. Chaque poésie me permet simplement de focaliser lattention du lecteur sur un personnage particulier. Mieux, les poésies ajoutent une texture différente, une manière plus ample de raconter une histoire, ainsi même la mise en page est infectée et chaque page ne se ressemble pas.
Quen est-il de votre prochain roman ? Pouvez vous nous en dire quelque mots ?
Mon prochain livre sappelle "Rant". Cest une biographie de Buster Casey. Elle sera composé dentretiens avec des centaines de personnes qui ont connu un homme sauvage appelé "Rant". Cest une sorte de Tom Sawyer moderne, un hillbilly éclairé ou un crétin de la campagne, comme on veut, qui monte à la ville et se trouve impliqué dans la vie urbaine, son culte de la nuit, ses voitures, sa compétition menée avec la rage danimaux sauvages. Mes éditeurs prévoient déjà (ou du moins, espèrent) un effet Fight Club. Au delà de ça, je finis un livre racontant lhistoire dune actrice porno qui essaye de gagner le record du plus grand nombre de partenaires en une journée.Propos recueillis par Maxence Grugier (Source)
A Lestomac
Chuck Palahniuk
Denoëlvotre commentaire
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Par hinachii le 17 Janvier 2007 à 20:55
Mondialisation et numérique
pour le Centre Pompidou
LE MONDE | 17.01.07 | 16h40 Mis à jour le 17.01.07 | 16h40<script language=JavaScript>OAS_AD('Top2');</script>
e 31 janvier, le Centre Pompidou, à Paris, fêtera ses trente ans. Durant quatre semaines, une vidéo de l'artiste Pipilotti Rist inondera le parvis à la tombée de la nuit. Lors d'une conférence de presse, mardi 17 janvier, le président du Centre, Bruno Racine, s'est tourné vers l'avenir plutôt que de s'attarder sur le bilan de ce temple de l'art contemporain qui a connu, a-t-il concédé, "des hauts et des bas".
<script language=JavaScript>if (provenance_elt !=-1) {OAS_AD('x40')} else {OAS_AD('Middle')}</script> Côté numérique, "Beaubourg", lieu pluridisciplinaire, mêlant les arts plastiques, le cinéma, le spectacle vivant, etc., élargit sa palette avec la création de l'Institut de recherche et d'innovation (IRI). Sa fonction sera de développer des outils numériques (logiciels, revue en ligne) en vue de diffuser la connaissance de l'art contemporain et de prolonger la programmation artistique du Centre. Il sera à la disposition des visiteurs, gratuitement, à l'occasion de certaines expositions en 2007. M. Racine a aussi annoncé le lancement, en juin, d'un festival d'art contemporain destiné aux enfants.
Parmi les autres événements marquants, la nouvelle présentation des collections permanentes, programmée le 1er février pour la collection moderne, le 4 avril pour les oeuvres contemporaines. Sont aussi prévus une exposition retraçant l'oeuvre de Samuel Beckett, une rétrospective Pierre Klossowski, un "panorama" de l'oeuvre d'Annette Messager. Et, clin d'oeil à l'oeuvre Air de Paris de Marcel Duchamp, "Airs de Paris" présentera le travail de plusieurs artistes, architectes, designers, paysagistes.
Clarisse Fabrevotre commentaire
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Par hinachii le 4 Novembre 2006 à 19:10
J'aime beaucoup les travaux de cette artiste et j'adore l'artiste elle-même !
Allez faire un tour sur son blog, en attendant que je sois assez inspirée pour écrire un texte sympa !
Bonne visite !
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Par hinachii le 30 Septembre 2006 à 18:20
Barthes sinterroge sur ce quest la photo, il se demande ce quelle est « en elle-même ». <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Que représente-elle pour le « spectator » (le spectateur) ?<o:p></o:p>
Que veut dire « lopérator » (le photographe) sur le « spectrum » (lobjet, le sujet de la photo) ?<o:p></o:p>
Il distingue le « studium » : « sorte dinvestissement général », qui fait appelle à la personnalité, la culture, le contexte dans le quel se trouve le spectator ; du « punctum » : « ce hasard qui, en elle [nous] point. Le studium de louvrage serait la Photographie et la méta-Photographie, et le punctum, la photo du « Jardin dHiver ». Invisible et omniprésente, lui seul peut nous la décrire telle quelle est ressentie par le spectator du punctum en question nous la faire apprécier car il nous fait partager son propre punctum personnel, individuel, voire existentiel. <o:p></o:p>
Cest un ouvrage à lire après Photographie et société et en même temps que lImage Fantôme, ou presque <o:p></o:p>
Car bien que fondateur, référence en la matière, cette réflexion nécessite, à mon avis, quelques repères (donnés par Freund). <o:p></o:p>
Même si Guibert se livre, il le fait avec sa société, ou du moins, son point de vue sur la civilisation dans la quelle il évolue, avec son entourage, son histoire.<o:p></o:p>
Barthes, au contraire, est nécessairement seul devant le « Jardin dHiver ». Il nous propose une introspection au combien perspicace de la Photo, de son rapport à la Mère, à la Mort et toute son étude, si objective quelle se veuille au départ, et intrinsèquement liée à son expérience personnelle de la photo, de lamour quil voue à sa mère, et de la mort qui se rapproche inexorablement.
LF.<o:p></o:p>
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Par hinachii le 30 Septembre 2006 à 17:56
Quelle est limage ? Qui est le fantôme ?<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Lauteur, qui nous entraîne dans une introspection de son rapport à la photographie et de sa vie, par ricochet ?<o:p></o:p>
Nous, qui lisons en comprenant les images sans les voir tout à fait ?
Freund nous a aidé à comprendre la photo, Guibert nous aide à transpercer ses fantômes (ceux de la phot ou les siens ?). <o:p></o:p>
Freund faisait un portrait de la photo, Guibert fait son autoportrait (le sien et celui de la photo).<o:p></o:p>
En toute sincérité, avec naïveté de temps en temps, avec candeur parfois, gravité souvent et intelligence toujours.<o:p></o:p>
Mélange réussit entre nouvelles, essais et autobiographies. Laventure de limage, de la photo et de limage de lauteur qui fuit subrepticement.
Tantôt plaisant, tantôt gênant. La société, lhomme, le sexe, la famille et bien dautres sujets encore, liés presque par définition à la photographie, sont abordés pour nous emporter de lautre côté du mystère des Chambres claires, noires, obscures.<o:p></o:p>
Limage Fantôme, ou le mystère de la représentation de soi et du monde.
LF.<o:p></o:p>
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Par hinachii le 30 Septembre 2006 à 17:54
Il pourrait être sous titré « pour comprendre la photographie » <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Freund nous fait le portrait de la photo, qui est pris qui croyait prendre Elle est photographe, elle connaît extrêmement bien lobjet quelle étudie et elle nous emporte dans la merveilleuse histoire de la photographie.<o:p></o:p>
Pas assez de dates pour nous embrouiller lesprit, juste assez pour comprendre lhistoire.<o:p></o:p>
Pas assez de détails techniques pour nous ennuyer, juste assez pour comprendre le mécanisme de loutil <o:p></o:p>
Ce livre se lit comme un roman. Le personnage principal est suivi de son enfance à sa maturité Tous les âges de sa vie sont passés au microscope ou au macroscope par Freund.<o:p></o:p>
Avec ses victoires, ses erreurs et ses défaites, la photo trace, conserve et transmet (cf.Y. Geffroy) lhistoire et lévolution de notre société.<o:p></o:p>
Cest un portrait de la photographie et une photographie de la société.<o:p></o:p>
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Par hinachii le 22 Septembre 2006 à 15:02
Miroirs du psychisme <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
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Vous pouvez découvrir les uvres de cet artiste dans ma galerie !!!
A loccasion de sa première exposition personnelle parisienne depuis son séjour en 1958, rencontre avec Luis Gordillo, artiste majeur qui anime la scène artistique espagnole depuis les années 1960, en présence de José Jiménez, directeur de linstitut Cervantès où se tient cette exposition jusquau 3 novembre 2006.
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Luis Gordillo est un artiste dorigine andalouse, de cette culture il tient une bonne humeur, un sens de lhumour, et une fraîcheur desprit qui se retrouvent dans la vitalité de ses réalisations : lun dans lautre, lartiste à travers lexposition, lexposition à travers lartiste, ils se retrouvent, se regardent, sanalysent : ils se contemplent. Dans ce jeu de reflets lexposition intitulée Miroirs, comme son titre le suggère, propose une réflexion entre des oeuvres récentes.
Exposé en Espagne depuis 1959, né à Séville en 1934 il a grandi dans un contexte politique peu propice à lépanouissement artistique, ce cadre contraignant était celui du franquisme qui simposa jusquen 1975. Pourtant, après sa formation initiatique parisienne réalisée dans des conditions économiques délicates, son travail révèle dès les années 1960 une inventivité créatrice foisonnante dans la veine du pop art. Changeant de registre formel et de gamme chromatique, les années 1980 voient une évolution significative de son travail qui devient majoritairement abstrait (encore que cette notion reste à préciser chez lui, nous y reviendrons).
La marque de l'artiste<o:p></o:p><o:p> </o:p>
En 1964 à partir dune composition en diptyque intitulée 'Deux profils' lartiste sintéresse à la différence elle-même, une différence considérée en elle-même offrant une réflexion sur la modification de limage. Vont s'affirmer dans le temps les principes de différence et répétition, auxquels s'ajoutent ceux de singularité et de pluralité. Comme la indiqué Gilles Deleuze, "un concept de la répétition implique une répétition qui nest pas seulement celle dune même chose ou dun même élément. Les choses ou les éléments supposent une répétition plus profonde, rythmique." (1) Ce rythme est bien à loeuvre chez Gordillo, disons quil en scande loeuvre elle-même, où vibration et musicalité intérieures et profondes entrent en jeu. Il importe de considérer comme lindique Jean-Luc Chalumeau dans le catalogue de lexposition que "le sens rationnel et le sens psychologique ne font quun chez Gordillo : ne sintéresser quau seul sens supposé rationnel, cest être certain de ne rien comprendre ni rien éprouver devant ses tableaux, ( ) la vérité de loeuvre, décidément, nest pas dans ce quelle semble raconter, mais dans la manière dont elle le raconte, et le réel quelle éclaire nest jamais celui quelle représente ( )." Pour la genèse des oeuvres de Gordillo, mais l'on pourrait plutôt parler de gestation, tant le rapport au corps est fondamental, lartiste explique que quand une image sort de lui "elle sort comme une viscère, elle prend une corporéité réelle", raison pour laquelle il ne considère pas ses réalisations comme abstraites.
Au coeur de l'oeuvre<o:p></o:p><o:p> </o:p>
A José Jiménez dexpliquer que Gordillo a "réalisé son oeuvre à partir dun dialogue constant entre la publicité, le cinéma, le langage de la vie contemporaine. ( ) Il fait un art qui vient de lintérieur, il est très condensé. Sajoute aussi laspect psychanalytique qui revêt dans son oeuvre une présence très forte. ( ) Dans son oeuvre le sens de variation est très important, ce sont des séries mais ce nest pas répétitif, cest la duplicité : cette exposition sintitule 'Miroirs', elle signifie ce rapport entre lintérieur et lextérieur. ( ) Les miroirs sont le reflet de quelque chose, ils induisent des variations, et chacun peut voir dans ces réalisations des choses différentes. On écoute une musique, mais elle est différente selon les personnes. Il y a une présence très forte de la musique comme expression de lintériorité via un sens très profond du rythme. ( ) Cest une manière de développer la peinture dans sa vitalité, dans son rapport à la tradition et dans sa capacité à établir un dialogue avec le monde contemporain : en témoigne son utilisation de loutil informatique qui confirme lexpérimentation qui anime Luis Gordillo. Dailleurs il expose toujours auprès de jeunes artistes qui sont très curieux de son travail."
Les deux modes opératoires de Gordillo<o:p></o:p><o:p> </o:p>
Sur sa façon de travailler Luis Gordillo fait la distinction entre 2 types de réalisations : "Il y a des tableaux qui sont tout à fait directs au début, je commence ensuite à les refroidir, à les mécaniser, dautres fois je travaille avec une image préétablie, avec pour support lordinateur, la photographie, ou encore des collages, dautres images de tableaux personnels également. Ce sont là deux chemins différents, mais pour moi ce qui est intéressant cest de laisser libres ces deux voies. Lexposition de linstitut Cervantès nen révèle quune, mais ma dernière exposition à Madrid permettait de découvrir les deux, et jaime travailler ainsi pour ne pas limiter le champ de travail." Le recours à la psychanalyse revêt une part importante dans le processus d'inspiration et délaboration des oeuvres : "En parlant de choses psychologiques, en répétant les mêmes choses, on parvient à une certaine lourdeur, à une vraie vie, ce ne sont pas simplement des rêves ou de limagination, on arrive dabord à les traiter comme problèmes, mais après comme réalité profonde, on pourrait dire quelles sont abstraites mais je ne le crois pas, cest une réalité qui est elle-même produite par la réalité. ( ) Avec la psychanalyse le réel est entré à lintérieur, on peut alors neutraliser lintérieur. Dans les années 1980, jexpliquais que je voulais employer un geste neutralisé, et je répétais ce concept. Ordonné, neutralisé, le geste devient presque un signe mathématique."
'Dieu femelle', 'Electronic Mandala', 'Mathama'<o:p></o:p><o:p> </o:p>
La salle dexposition de linstitut Cervantès, claire et lumineuse, permet la mise en vis-à-vis de deux acryliques de grand format (230 x 310 cm), ces diptyques sont réunis sous le titre Dieu femelle B et Dieu femelle C, mais 15 autres titres possibles sont proposés Ils sont à même de traduire l'humour et lunivoque (même apparence mais signification différente) exprimant ainsi que lextrême dune identité ne se trouve pas dans la stricte opposition des contraires. Quant à cette gamme chromatique spécifique et froide, Gordillo explique que "cest une couleur scientifique, comme quelquun qui étudie le cerveau, elle est déjà une matérielle, ce n'est pas un fantôme. Il y a une matérialité dans ces images, ce ne sont pas des esprits ou des états dâme, cest plutôt dune neutralité scientifique qu'il s'agit." Le rapport au double, et le plaisir qu'entretient l'artiste avec, anime ces réalisations.
Dans Electronic Mandala, une série de fragmentations et de variations photographiques réalisées à partir du tableau Pensée en portions, on pourrait dabord penser à un retour à une structure se répétant et se déformant. Or, cest moins dun retour, que dune progression ascendante en hélice dont il sagit. Gordillo procède ainsi : il réalise dabord un tableau, puis, une fois posé à lhorizontale il prend une succession de clichés photographiques en parcourant la surface peinte. Cest pour cela que ce travail nest pas retour au sens strict, retour pur et simple à un point de départ, comme pour le mouvement dune roue par exemple, mais progression hélicoïdale, ce qui implique mouvement et dynamique. Il y a alors reprise et différence. Les images sont ensuite numérisées puis travaillées via lordinateur, pour ensuite être imprimées selon un procédé digital (non argentique donc). La série Electronic Mandala est ainsi composée dune sélection de la centaine de tirages qua pu réaliser Gordillo.<o:p></o:p><o:p> </o:p>
Dans la mezzanine de linstitut lexposition se poursuit avec Mathama (62 x 47 cm, 2004-2006) une série dacryliques sur sérigraphie : on y distingue un visage évoquant un masque tribal, celui-ci est sérigraphié et Gordillo y a appliqué une série de variations et de transformations. Cette partie haute de la salle d'exposition entre alors parfaitement en dialogue avec celle du bas, où intériorité et extériorité correspondent, comme c'est le cas dans un jeu de renvois sur une surface miroitée. L'exposition Miroirs est bien laffirmation du principe de différence, elle retarde, elle diffère la différence, pour alors différencier les formes et les identités, créant un système complexe et poétique à la fois. En ce sens, cette présentation permet denvisager le rapport que peuvent entretenir série et différence. Ces peintures sabîment dans une représentation chatoyante de formes et déformations où la couleur neutralisée révèle un réseau de lignes et de reflets, qui ont délaissé tout mimétisme. Gordillo opère par sa subjectivité et par le recours à linconscient le passage à quelque chose de tangible (matériel), soit un procédé de réification où les formes passent de lune à lautre, lune dans lautre. Ces images sont d'une grande force expressive, il appartient à chacun de regarder, de se les approprier sans complexe, en toute liberté, d'où en partie la force de ce travail qui prend l'apparence d'éclats de réel, d'un réel éclaté.
(1) On fait appel ici à Gilles Deleuze, Différence et répétition, Paris, Puf, 1968, mais le travail de Gordillo ne constitue pas une illustration dune pensée philosophique, ce nest pas son objet. Le recours aux propos de Deleuze est à considérer comme une illustration et une clarification du concept de différence, ils offrent une perspective intéressante dans cette optique.
Jean-Baptiste Touja pour Evene.fr, photos (C) Jean-Baptiste Touja - Septembre 2006votre commentaire
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Par hinachii le 8 Septembre 2006 à 13:29
LA BIOGRAPHIE DE FRÉDÉRIC BEIGBEDER
Issu d'un milieu favorisé, Frédéric Beigbeder fréquente les bancs de deux lycées prestigieux - Montaigne et Louis le Grand - et intègre par la suite Sciences-Po et le Celsa. Il ressort alors diplômé d'un DESS en marketing publicité à 24 ans. Dès lors, il entame une carrière des plus retentissantes, où la polyvalence est omniprésente : publicitaire, écrivain, critique littéraire, chroniqueur TV... Véritable passionné de littérature, Frédéric Beigbeder publie plusieurs ouvrages - 'Mémoire d'un jeune homme dérangé' (1990), 'L'Amour dure trois ans' (1997) - avant de s'offrir un succès avec '99 francs' en 2000. Il créée le 'Prix de Flore', inspiré du nom du célèbre café de Saint-Germain-des-Prés à Paris, qui récompense chaque année un auteur au talent prometteur. Dandy parisien désinvolte, il s'essaie en tant que présentateur d'émission avec Des livres et moi sur Paris Première, L'Hyper Show sur Canal + aux côtés de Jonathan Lambert, et devient chroniqueur pour Le Grand Journal de Canal + en 2005. Frédéric Beigbeder a par ailleurs rédigé d'impertinentes 'Nouvelles sous ectasy', un essai, 'Dernier inventaire avant liquidation', et à participé à l'élaboration de bandes dessinées - 'Rester normal' (2002), 'Rester normal à Saint-Tropez' (2004). Depuis 2003, Frédéric Beigbeder est devenu éditeur pour le compte de Flammarion, mais continue en parallèle son travail d'écrivain. Personnalité farfelue et provocatrice, il déclare aimer l'argent et les sorties, et vit sa vie à cent à l'heure.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p><o:p> </o:p>
LES ANECDOTES SUR FRÉDÉRIC BEIGBEDER
> Un dandy au P.C.
Frédéric Beigbeder était conseiller du communiste Robert Hue lors des élections présidentielles de 2002.
> Auteur de BD
Il a publié avec le dessinateur P. Bertrand sa première BD aux éditions Dargaud : 'Rester normal'.
> Succès
Le roman 'Windows on the World' , qui revient sur la tragédie du 11 Septembre, a valu à Frédéric Beigbeder une reconnaissance internationale. Après un prix Interallié en 2003, sa traduction a été récompensée de L'Independent Foreign Award en 2005. Il doit également être adapté au cinéma.
> Nostalgique ?
Il s'est aventuré dans le domaine musical et a lancé une compilation de certains de ses morceaux fétiches des années 1980.<o:p></o:p><o:p> </o:p>
SES CITATIONS
« Croyez-vous encore qu'une croissance infinie soit possible sur une planète où les ressources sont limitées ? »
[ Frédéric Beigbeder ] - Slogan pour La journée sans achat
« La vie cest moins bien que la télé, parce quon ne peut pas changer de chaîne. »
[ Frédéric Beigbeder ] - Extrait du magazine VSD - 28 mars 2002
« La rentrée littéraire est une maladie française quil ne faut surtout pas soigner. »
[ Frédéric Beigbeder ] - Extrait du magazine Lire - Juillet 2004
« Méfiez-vous des gens bardés de diplômes, ce sont, statistiquement, les plus lâches. »
[ Frédéric Beigbeder ] - Extrait de ses Mémoires dun jeune homme dérangé
« Les filles sont irréelles, elles se promènent comme des anges sur larc-en-ciel de nos rêves. »
[ Frédéric Beigbeder ] - Extrait de ses Mémoires dun jeune homme dérangé<o:p></o:p><o:p> Sources : evene.fr </o:p>
Et pour en savoir plus, voici quelques liens intéressants :
<o:p> </o:p>
1 commentaire
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Par hinachii le 4 Juillet 2006 à 10:36
Verlaine a dit :
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« L'art, mes enfants, c'est d'être absolument soi-même. »
<o:p></o:p>
« Prends léloquence et tords-lui son cou ! »
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« De la musique avant toute chose. »
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« Elle ne sait pas que lenfer, cest absence. »
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« Il ne faut jamais juger les gens sur leurs fréquentations. Tenez, Judas, par exemple, il avait des amis irréprochables. »
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« Nous avons tous trop souffert, anges et hommes, De ce conflit entre le Pire et le Mieux. »
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« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. »<o:p></o:p>
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Par hinachii le 20 Juin 2006 à 13:28
Il y a quelques jours, je suis allée voir les travaux des étudiants dACL. Dans le cadre dun de leur TD, ils ont eu loccasion de réaliser des « livres objets », que nous avons eu le plaisir de découvrir dans une expo qui leur était consacrée. <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Au cours de cet évènement, jai surpris, curieuse comme je suis, une conversation entre deux étudiants.<o:p></o:p>
La jeune fille expliquait au jeune homme que son professeur lui avait demandé dêtre plus « trash » (selon la jeune fille ), plus expressive, daller au fond de ses raisonnements... Elle a donc choisi dexposer des tampons hygiéniques sur un sapin de Noël Je nai pas bien compris ce que létudiante avait voulu exprimer car lexplication quelle en a donnée nétait pas très claire Néanmoins, le jeune homme a alors exprimé avec fougue son opinion sur ce que lartiste se devait de manifester dans son uvre : la revendication. Apparemment, le travail de létudiante et les remarques qui lont poussé vers ce résultat lui plaisaient beaucoup, et il a conclu la conversation en ces termes : « Si lartiste na rien à revendiquer, sil na pas de combat, il ne sert à rien » <o:p></o:p>
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Cela ma fait réfléchir au statut de lartiste, et je me suis amusée à imaginer la réaction quaurait pu avoir un Fra Angelico, un Vélasquez, un Monet ou un Duchamp face à ce discours.<o:p></o:p>
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Quest ce que Mantegna revendique dans son Saint Sébastien ? Contre quoi Van Eyck se bat-il quand il peint Les époux Arnolfini ? Lartiste est-il forcé de mener un combat pour être un Grand Artiste ? <o:p></o:p>
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Da Vinci a mené des batailles, cest vrai. Et toute une série même ! Mais elles étaient dirigées vers la science, le progrès, le désir de réaliser lirréalisable, daller toujours plus loin dans la découverte.<o:p></o:p>
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Un petit point dhistoire
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Les origines de lart se situent bien loin de la revendication Régis Debray, Norbert Hillaire, Bernard Blistène et tant dautres spécialistes et théoriciens de lart nous ont mainte fois rappelé que les premières uvres étaient avant tout rituelles, mystiques, chamaniques... <o:p></o:p>
Au fil du temps, les spiritualités sont devenues des religions, et lart a suivi cette évolution.<o:p></o:p>
Nul nétait donc choqué que les peintres ne représentent que des figures religieuses, cléricales ou encore des « descendants de droit divin » (Prince, Compte ), sans rien « revendiquer ».<o:p></o:p>
Est-ce à dire que les tableaux étaient dénués de sens ? Certainement pas ! Les uvres des plus grands peintres Italiens, Français, Allemands, de la Renaissance utilisaient, jouaient avec les codes religieux. Dune part, ils avaient pour but de glorifier leur référant, de magnifier et de pérenniser limage des puissants (Titien ; Charles Quint à Mühleberg, 1548) ou même de transmettre des valeurs bibliques (Greco ; Ladoration des bergers, 1614). Dautre part, ils sappropriaient, le temps dun tableau, les symboles les plus prégnants de leur société, pour exprimer leur propre sensibilité.<o:p></o:p>
Qui oserait dire que la Joconde nest pas une « uvre dArt » parce quelle ne sérige contre aucun problème fondamental de la société ?<o:p></o:p>
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Ainsi, il faut se souvenir que lun des premiers mouvements à avoir fait de la provocation dénonciatrice son mot dordre nest autre que Dada. <o:p></o:p>
Certes, certains artistes sétaient fait remarqué bien avant pour leur « pied de nez » à la société. <o:p></o:p>
Je pense notamment à Manet, qui, en 1863 ose « impertinemment » représenter une femme, ni déesse, ni vierge, et encore moins symbole de vertu, nue. Pire, cette femme semble bien être une « dévergondée », une prostituée. Quelques mois plus tard, il expose un tableau ou deux hommes, deux « contemporains » viennent de consommer un repas ou plus on ne sait en compagnie de deux femmes (« contemporaines » elles aussi) nues. Certains critiques laissent même entendre que la femme à larrière plan lave son corps des péchés quelle aurait commis avec les deux hommes <o:p></o:p>
Mais il serait maladroit de ne retenir que laspect provocateur de ces tableaux. En effet, ils sont aussi le résultat de recherches stylistiques, picturales. Manet tente de retrouver sous son pinceau le coté « primitif » de la peinture.. Finies les jolies coquilles doù naissent, comme par enchantement, des Vénus intouchables et éternelles. Halte aux fioritures des « Pompiers » où la fioriture en abondance, lidéalisation poussée dans ses plus extrêmes retranchements gâchait parfois la représentation. Manet cherche la beauté accessible, mortelle, éphémère, mais observable, palpable, réelle. <o:p></o:p>
Alors que Ingres rivalise de virtuosité pour déjouer les courbes du corps, détourner les formes naturelles pour embellir, ennoblir sa Baigneuse de Valpinçon ou dailleurs, Manet cherche la pureté dans la représentation franche et sans complexe dune Olympia qui, peut-être, un jour, a « déjeuné sur lherbe » avec quelques amis <o:p></o:p>
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Mais revenons au mouvement Dada, provocateur par excellence pour comprendre les artistes et les aspirations de ce courant bref (1915-1925) mais marquant. Certes, ils se donnaient pour but de scandaliser les bien pensants, de choquer le public, de revendiquer leur indépendance, de hurler leur liberté ! Et ils ont depuis, été largement entendus ! Tzara (fondateur du mouvement), déclare : « Dada est notre intensité. Dada est lart sans pantoufles ni parallèles, qui est contre et pour lunité et décidément contre le futur. »<o:p></o:p>
Néanmoins, il ne faut pas oublier que ce mouvement naît pendant une période complexe, difficile, qui entraînera, en 1918, la « Grande Guerre », « La Der des Der » <o:p></o:p>
Comment un homme peut il rentrer indemne (physiquement et moralement) de lhorreur des tranchées ? Comment lartiste peut-il se taire après lenfer de la guerre ?<o:p></o:p>
On pense évidemment à Otto Dix, qui, traumatisé par cette douloureuse épreuve, exprime sa peine, fait danser les morts[1]. <o:p></o:p>
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La société dans laquelle grandissent et évoluent les artistes joue forcément un rôle dans leurs manières de percevoir le monde sans pour autant les déterminer Car Dada ne sest pas contenté de revendiquer lenfer de la guerre industrielle, sa peur des grandes compagnies et son envie de choquer pour choquer.<o:p></o:p>
En effet, il serait injuste de retenir seulement lesprit provocateur des dadaïstes. Le mouvement a aussi réussit à réunir tous les arts ! Poésie, Peinture, Photographie, Architecture, Musique, Théâtre, Opéra, Chant. Les dadaïstes ont tout fait pour faire tomber les cloisons qui séparaient les arts entre eux. Et dans leurs désirs de défaire lart des carcans qui lemprisonnaient, ils ont tenté de se rapprocher du public, de franchir la frontière qui les séparait de la population en se réunissant dans des cafés et des bars ouverts à tous.<o:p></o:p>
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Si la Fontaine de R. Mutt (Alias Duchamp !) tente de décontenancer le marché de lart, quel est le but politico-économico-philosophique de La mariée mise à nue par ses célibataires, même ?<o:p></o:p>
Si la Soupape dadmission est une recherche « picabienne » sur lindustrie, elle est aussi une recherche sur lesthétique technicienne de mes machines si féminines aux yeux de lartiste <o:p></o:p>
Je préfère considérer ces deux uvres comme des études, des réflexions sur la machine, comme des interprétations intelligentes des bouleversements sociaux de lépoque que comme de simples « images choc ».<o:p></o:p>
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Et quels sont les « héritiers » directs des Dadaïstes ? Les surréalistes ! En effet, lorsque Breton se sépare du « clan dada », il fonde un mouvement qui propose aux artistes dexplorer leurs fantasmagories, leurs représentations inconscientes, leurs rêveries les plus invraisemblables au travers de techniques aléatoires. <o:p></o:p>
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Le plus connu dentre eux, Dali, a réalisé des tableaux merveilleux, tant au niveau technique quau niveau philosophique ou psychanalytique. Il a mis son imagination au service de lesthétisme, libéré son esprit pour livrer au spectateur son originalité, et le faire voguer dans des univers « étranges et inquiétants ».<o:p></o:p>
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Breton et ses acolytes prônaient la liberté absolue et hasardeuse, parfois même démesurée de lartiste, contre les contraintes subconscientes qui encerclaient la société. Leurs messages étaient forts, lécho de leurs idées retenti encore dans notre société, et même si les actes provocateurs auxquels ils se sont livré défraient encore les chroniques jaime à penser que ce nest pas le seul aspect que le grand public se donne à voir de nos jours.<o:p></o:p>
En effet, lorsque je suis face aux Reproductions interdites, aux Mémoires aux Décalcomanies ou aux Clairvoyances de Magritte, je suis en admiration. Je sais que Ceci nest pas une pipe, et je sais que ceci est du « Grand Art »<o:p></o:p>
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Enfin, que dire de ceux qui sont considérés comme les deux plus grands artistes de la fin du XXe siècle ?<o:p></o:p>
En effet, si Picasso a bel et bien exprimé sa rage, sa tristesse, son amertume face au massacre de Guernica, il a aussi su faire « exploser » au double sens du terme la sensualité des Demoiselles dAvignon. Sa Femme à la mandoline se contente de décomposer son corps pour nous laisser le loisir dexplorer létendue de sa beauté. Elle ne lutte pas contre la domination masculine, ni contre les armes chimiques Est-ce une raison pour considérer ces chefs-duvre comme de simples images ?<o:p></o:p>
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De même, le plus grand combat de Matisse na-t-il pas été de rechercher lexpressivité de la couleur et sa capacité sensible. Lartiste a cherché, au travers de ses pigments à émouvoir le « regardeur ». Que dénoncent La Raie Verte, La déserte, ou Icare, sinon un désir profond de changer notre regard sur les teintes de la vie ?<o:p></o:p>
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Je suis peut-être un peu « surréaliste », mais je pense que lart pour lart, la liberté de lartiste, la fantaisie esthétique (quelle soit attrayante ou non ) sont les seuls « combats imposés » auquel les artistes aient à faire face. Le génie créateur qui les caractérise doit, à lui seul, convier les publics à écouter leurs langages.<o:p></o:p>
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Si Warhol ou Koons veulent profiter de leur don pour dénoncer la société de consommation ( qui les nourrit ), cest leur choix. <o:p></o:p>
Si Christo ou Smithson veulent revendiquer leur amour des formes naturelles révélées par leurs installations, quils lexpriment. <o:p></o:p>
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<v:shape id=_x0000_i1027 style="WIDTH: 142.5pt; HEIGHT: 186.75pt" type="#_x0000_t75"> <v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\Fraioli\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image005.jpg" o:title="christo%20mur"></v:imagedata></v:shape> Christo <v:shape id=_x0000_i1028 style="WIDTH: 168.75pt; HEIGHT: 165pt" type="#_x0000_t75"><v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\Fraioli\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image007.jpg" o:title="13"></v:imagedata></v:shape>Smithson<o:p></o:p>
Cattelan <v:shape id=_x0000_i1029 style="WIDTH: 195.75pt; HEIGHT: 154.5pt" type="#_x0000_t75"><v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\Fraioli\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image009.jpg" o:title="holly03"></v:imagedata></v:shape>
<o:p></o:p>Si Cattelan veut sindigner contre la pourriture qui règne à Hollywood, ou le culte de la jeunesse qui « enferme les vieilles dans des freezers » quil le fasse !<o:p></o:p>
Mais de là à dire que lartiste se doit de révéler au monde les malheurs qui lassaillent <o:p></o:p>
Alors cest moi qui minsurge, qui revendique, qui dénonce !<o:p></o:p>
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Lartiste ne doit pas suppléer le journaliste, se substituer au politique, et encore moins assister les médias dans leur quête du « toujours plus spectaculaire ». Il peut choisir de jouer sur dautres tableaux. Se contenter de révéler la beauté nest pas un défaut, un anachronisme ou une hypocrisie. <o:p></o:p>
Les Impression, soleil levant, Cathédrales et autres Nymphéas[2] me touchent parce quelles sont belles. Tout simplement. Parce que Monet a su me transmettre son regard dartiste et mémouvoir. <o:p></o:p>
Les Compositions de Kandinsky, les Mariées de Chagall, les Paysages de Mirò, sont autant de fantasmagories qui me permettent de voyager vers des univers jusqualors insoupçonnés <o:p></o:p>
Les installations de Carl André, de Serra ou de Smithson me font appréhender mes relations à lenvironnement et à lespace sans jamais me brusquer vraiment, en me laissant doucement expérimenter les milieux quils ont intelligemment transformés.<o:p></o:p>
De même, les Monstres de Vallero, les Exhibitions de Royo et les Vampires de Francès nourrissent et enrichissent mon imagination.<o:p></o:p>
Dailleurs, je remarque que ces deniers ne sont connus et reconnus que dans le cercle « intime » de la BD et du manga. Alors, non, il est hors de question que ces Artistes soient considérés comme « mineurs » parce quils ont décidé de se retirer, de se détacher des misères du monde pour se plonger dans dautres univers ou explorer le notre avec un regard averti. Lart nest pas avant tout esthétique, il est avant tout liberté. Et il ne faut pas confondre « esthétique » avec « beauté » <o:p></o:p>
Le public face à lartiste et vice vers ça
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Tout est une question dépoque, cest vrai. Et le public du XXe siècle ne peut avoir les mêmes attentes que celui des siècles précédents. De même, les artistes ne peuvent pas percevoir et représenter le monde de la même manière que leurs prédécesseurs. Lépoque, « les temps » comme on dit, fait que nous ne vivons plus dans le même monde que Botticelli ou Degas. Finalement, le « même » nexiste jamais vraiment, et la comparaison peut être dangereuse. Mais même si lon tente de considérer lart « avec son temps » comme le préconise Baudelaire, il me parait douteux de donner une plus grande importance au message social qui a provoqué la représentation quà la représentation elle-même. <o:p></o:p>
Depuis que Duchamp a décrété que « cest le regardeur qui fait le tableau », il me semble que le regardeur ne fait plus attention à celui-ci... Je mexplique Le spectateur ne considère plus luvre en tant que telle, mais en tant que message porteur de revendication, de dénonciation. Jai lamère impression que le public ne voit que ce quil veut. Sans faire appel à ses émotions spontanées, il a fini par oublier que lart se saisit avant de se comprendre. De même, lorsque luvre se donne pour but de donner à penser plus quà voir, lamateur dart peut espérer que le message soit intelligent ou spirituel. Mais je déplore que pour un jeune dune vingtaine dannée, la provocation suffise. Picabia disait « il ny a rien à comprendre, vis pour ton plaisir ». Et face à la réaction du jeune homme, je me demande sil a « vécu » luvre « pour son plaisir », et finalement, sil a au moins cherché à comprendre <o:p></o:p>
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Lart a mis des siècles à se libérer des contraintes qui lemprisonnaient, à se défaire des figures qui lui étaient imposées, et il se retrouve à nouveau pris dans un cercle vicieux , celui de la consommation-provocation.<o:p></o:p>
Alors que tant dartistes ont cherché à se rapprocher du public, celui-ci boude quand la revendication nest pas assez forte, pas assez sociale, pas assez « universelle » mais existe-t-il un universel dans lart ? Quand lartiste est trop personnel, on le juge vite individualiste. <o:p></o:p>
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Pour reconquérir un public perdu dans la loi des marchés, lart est allé jusquà simmiscer dans le réel (happening, performances, Land Art).<o:p></o:p>
Lart est devenu « Pop » en réinterprétant les symboles du réel[3]. <o:p></o:p>
Le réalisme sest rendu « Nouveau » en décollant les objets du quotidien pour les changer en Oeuvre d'Art[4].<o:p></o:p>
Et pourtant, le public ne prête attention quaux uvres qui choquent. Comme si lartiste se faisait porteur de tous les messages à visée sociale. Comme si en voyant une uvre qui dénonce linjustice, le regardeur (bien souvent Occidental ) tentait de se déculpabiliser, car lui, le spectateur, ne fait que regarder, il ne dit ni ne fait pas grand-chose face à linjustice. <o:p></o:p>
A plus forte raison lorsque cest un richissime collectionneur qui a fondé sa fortune sur lexploitation des « Ressources Humaines » des « pays en voie de développement » <o:p></o:p>
Que lartiste soit un « médiateur » entre lesthétique, le monde et lindividu est louable. Et dailleurs, lart a, depuis toujours, rempli la fonction de « médiation » entre plusieurs sphères (religieuses, politiques, populaires ). Mais quand lartiste se transforme en machine médiatique, en médias de masse, que reste-t-il de lart ? Ceci est une autre question <o:p></o:p>
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Notre monde nous semble plus impitoyable quil ne la jamais été, alors certains demandent aux artistes (Peintres, Plasticiens, Photographes, Chanteurs, Acteurs ) de sériger contre la misère et de dénoncer. Mais je ne crois pas que ce soit un rôle prédéfini, inhérent à la situation dartiste. Baudelaire, Hugo et même Zola ne revendiquent pas toujours Il existe des textes merveilleux sur la religion, la nature, la famille, lamitié, et bien évidemment lamour, qui ne nous enjoignent pas à combattre telle ou telle injustice, et qui sont pourtant des uvres dart !<o:p></o:p>
Jeff Koons lui-même a réalisé des uvres touchantes (Rabbit, Dog) <o:p></o:p>
Nous ne vivons pas dans un monde plus dur que celui du Moyen Age, de la Renaissance ou de lentre-deux-guerres.<o:p></o:p>
La différence est ailleurs : nous sommes informés, petits Occidentaux, de la misère infligée à dautre, des malheurs subis par des populations « sous-développées », du mal de vivre de notre voisin <o:p></o:p>
Lutilité de lart ?
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Et jen reviens à la conclusion du jeune étudiant : « Si lartiste na rien à revendiquer, sil na pas de combat, il ne sert à rien ». <o:p></o:p>
Effectivement, lartiste ne « sert » à rien Il nest daucune utilité. Il ne produit pas de « biens » de consommation nécessaire à la survie (nourriture, médicament ), il ne rend pas de « service » (ni social, ni téléphonique). <o:p></o:p>
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Lartiste na pas de fonction politique on ne vote pas pour Carl André contre Serra que je sache. Il na pas non plus de fonction productrice sil fabrique, ce nest jamais à des fins purement mercantiles.<o:p></o:p>
Faut-il rappeler que lart ne sert à rien, que ce qui différencie lartisan de lartiste cest que ce dernier ne cherche pas in fine la « fonctionnalité » ? Sil est vrai que des architectes comme Gropius ou Le Corbusier ont cherché à rendre leurs réalisations plus fonctionnelles, leurs objectifs nétaient pas moins artistiques puisquils ont tenté souvent avec succès dallier utilité et lesthétisme.<o:p></o:p>
Voilà un point fondamentalement artistique : lesthétisme. Ce nest pas utile socialement, ni politiquement, ni économiquement à proprement parler. Elle est différente de la beauté en cela quelle nembellit pas nécessairement le monde. Lesthétique, est-elle une valeur oubliée ? <o:p></o:p>
Quel paradoxe ! Je regarde un tableau parce quil me « point ». Japprécie une uvre parce quelle est esthétique. Le sujet, lobjet, la représentation, peut être moche à souhait, socialement laide, visuellement insoutenable cela nempêche pas un certain esthétisme. Boltanski qui a énormément travaillé sur les horreurs de la Shoah a mis à jour, au fil de son uvre ce quil a appelé « lesthétique de la douleur », une esthétique qui va au-delà de la beauté. <o:p></o:p>
Je ne dis pas que lart doit se contenter dêtre beau mais si lartiste naccompagne son uvre dun aspect, dune réflexion esthétique, alors quest ce qui rend son travail artistique ? <o:p></o:p>
Quest ce qui différencie le vendeur qui agence sa vitrine du plasticiens qui agence ses matériaux ? Cette autre question reste ouverte <o:p></o:p>
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« Ny a-t-il que les poètes qui puissent allier plaisir et rage ? »<o:p></o:p>
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Les textes de Renaud ou de Grand Corps Malade peuvent se permettre dêtre provoquant parce que ces auteurs savent faire déchanter les rimes, manier les sons aussi bien que les sens et utiliser leurs mots pour jouer sur les maux. Ils passent dabord par la poésie pour choquer, pour être libre, mais face à leur talent, leurs provocations paraissent bien petites <o:p></o:p>
Ny a-t-il que les poètes qui puissent allier plaisir et rage ? <o:p></o:p>
Lart contemporain ne pourrait-il pas, lui aussi, allier beauté et souffrance ? <o:p></o:p>
Pourquoi se limiter à la revendication quand le génie peut aller bien plus loin ? <o:p></o:p>
Lhomme est-il devenu un animal trop social pour être sensible ? <o:p></o:p>
Et puis, au fond, tous ces messages moraux, éthiques, sont ils utiles ? <o:p></o:p>
Le regardeur soit disant ignare se précipite-t-il souvent vers les associations caritatives après avoir lu le message choquant de lartiste en mal de publicité ?<o:p></o:p>
Est-ce vraiment sa fonction ?<o:p></o:p>
Quel est le statut de lartiste, sinon celui de pouvoir justement saffranchir des statuts si balisés de la société ?<o:p></o:p>
Peut-être est-ce lévolution logique dune histoire de lart qui ne saurait être une et indivisible. <o:p></o:p>
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En ce qui me concerne, je tacherait à présent de faire découvrir aux autres des uvres qui sont susceptibles de les toucher, avant dexpliquer à qui veut bien mentendre que lart est si important quand il fait réfléchir. La réflexion est importante, la beauté aussi, mais ni lune ni lautre ne sont essentielles au fond <o:p></o:p>
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Dans notre société de Consommation Communication absolue, lartiste doit, bien plus quen dautres temps, garder sa liberté.<o:p></o:p>
Il doit pouvoir représenter ce que sa muse lui inspire. <o:p></o:p>
Il doit pouvoir choisir de donner à voir et à penser ce dont il a envie.<o:p></o:p>
Il doit pouvoir séchapper des sphères mercantiles sans se détacher du public.<o:p></o:p>
Il doit pouvoir avoir le droit de chercher à émouvoir grâce à son langage, avant que démouvoir grâce à son message
LF.<o:p></o:p>
[1]Otto Dix : Danse des morts, 1924.
[2]uvres et séries de Monet.
[3]Warhol, Lichtenstein, Johns <o:p></o:p>
[4]Raynaud, César, Armand
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Par hinachii le 13 Juin 2006 à 18:55J'ai passé mon week-end au Festival du livre de Nice... pour la première fois. Et je dois dire que j'ai passé de très bons moments. J'ai pu rencontrer des auteurs que j'aime beaucoup et même si il y avait beaucoup de monde Samedi, les écrivains restent très disponibles. Je pense notamment à R. Borhinger (très charismatique) Franz-Olivier Giesbert (très charmeur) Alain Soral et Fioretti (très drôles ces deux là !) et surtout, Eric Zemmour, qui n'hésite pas à entamer une vraie conversation à chaque dédicace !!! Sans oublier Claire Legendre, plus souriante que jamais et toujours aussi attentive au remarques de ses lecteurs !
Petit bémol pour Max Gallo : une signature mais pas un mot....
Au niveau des cafés-débat de la promenade, on peut émettre deux reproches. D'une part, le lieu est très mal choisi. On prend des coups de soleil et à cause du bruit des voitures, on entend pas toujours toutes les choses intéressantes... D'autre part, on peut reprocher aux organisateurs d'être un peu trop "expéditifs" : 30 min par auteur.... Trop court pour les laisser répondre aux questions des lecteurs alors que c'est aussi le but de cette manifestation.... Ce qui n'a pas empéché PPDA et Giesbert de nous faire bien rire... Deux vrai boutes-en-trains !!!
Mais, dans l'ensemble, très bon moment, très bonne impression, alors, à l'an prochain !!!
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Par hinachii le 6 Juin 2006 à 01:03
Louvrage est à la fois un état des lieux de lart numérique et un essai de philosophie sur les relations entre Art, Technique et Société dans notre XXIé siècle.
Tout en sappuyant sur des références très sérieuses en histoire et en théorie de lart, les auteurs nous livrent leurs visions sur des problématiques aussi variées et larges que le statut de lart et de lartiste contemporain, sa relation au monde, sur la place qui lui est donnée dans lespace public
Tantôt optimiste, tantôt amère, Lart numérique ne se contente pas dexposer, il explore et réfléchit (au deux sens du terme) les changements en cours dans le monde des arts. Ainsi, le lecteur est invité à remettre sa conception de lart en question. Mais attention, pas nimporte quel lecteur. En effet, il faut savoir que louvrage sadresse à ceux qui ont déjà de solides notions dart. Le vocabulaire utilisé, les exemples illustrant les propos et les théories des auteurs nécessite quelques connaissances. Et je crains que sans culture artistique, le lecteur soit déphasé par largumentation technique et philosophique de louvrage.
Néanmoins, certaines parties peuvent donner aux « novices » lenvie daller chercher dans les musées, les livres et les sites Web des informations complémentaires et lui permettre daborder lart contemporain avec un regard plus averti.
LF.
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Par hinachii le 2 Juin 2006 à 00:02
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Par hinachii le 16 Mai 2006 à 15:12
Matisse : "Grouper les choses dans la lumière et les harmoniser concurrement à la matière dont on dispose."
Picasso : "Je suis surpris de l'emploi et de l'abus qu'on fait du mot évolution. Je n'évolue pas. Je suis."
Delaunay : " La lumière est la seule réalité."
Kandinsky : "Contraste et contradiction, telle est notre harmonie."
Picabia : " Il n'y a rien à comprendre, vis pour ton plaisir !"
Malevitch : "A présent, le chemin de l'homme se trouve à travers l'espace."
Mondrian : " Dénaturaliser, c'est abstraire. Dénaturaliser, c'est appronfondir."
Dubuffet : "Entrainer avec force l'esprit hors des sillons où il chemine habituellement."
Viallat : "Toute la peinture contemporaine est dans Lascaux et dans la préhistoire."
Beuys : "Une forme c'est comme une idée. L'antiforme, elle, est énergie."
Moulène : "Il y a toujours des formes d'existence à inventer pour l'image."
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Par hinachii le 9 Mai 2006 à 18:14
Raynaud par Raynaud au Mamac
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Lorsquon entre dans lunivers de Raynaud, on a souvent une expression de « déjà-vu ». Et pour cause, Raynaud utilise pour « faire art », des objets réels, du quotidien. Il sattache à mettre en scène des objets utilisés avant de devenir uvre dart. Il dit lui-même : « jexprime ainsi lidée que cet objet est dabord vivifié par la réalité et par les associations mentales quil motive ».<o:p></o:p>
Luvre qui ma le plus touché dans cette exposition, est un tas de pigments bleus (certainement en référence à un certain Klein ) enfermés dans une cage de plexiglas posée sur un rectangle vertical, carrelé, évidemment.<o:p></o:p>
En effet, dans cet accumulation de signes hautement symboliques (drapeau, sens interdits, micro des années cinquante, cercueils ) ce tout petit élément nous ramène aux sources même de lart : le pigment coloré grâce auquel les tout premiers artistes ont pu sexprimer. Mis en valeur par ce « pilier » si simple, luvre nous rappelle les origines de lart. <o:p></o:p>
Sil est vrai que Raynaud travaille énormément avec des couleurs aussi primaires que ce bleu, cette installation nest pas la plus représentative de luvre de Raynaud.<o:p></o:p>
Il est un artiste entier, jusque dans son quotidien puisquil à fait de sa maison un uvre dart (entièrement carrelé) puis un happening en la détruisant.<o:p></o:p>
De plus, il travaille sur des médias très différents, comme le montre Drapeau + micro qui met en scène le drapeau américain, un micro des années cinquante et neuf téléviseurs retransmettant limage du drapeau américain. Ici, Raynaud expose à la fois un objet, une image et limage de limage symbolisant lAmérique Mais au fond, tous ses drapeaux ne sont-ils pas de simple image, des non-uvres dart ? Pas pour Raynaud qui explique quils « comporte[nt] une forte charge émotive et affective selon notre pays et nos convictions ». <o:p></o:p>
En somme, Raynaud travaille sur tout, et ce nest jamais du nimporte quoi. Il tente, il pense pour nous laisser voir, revoir, ces objets quon a limpression de si bien connaître et quil réussit pourtant à révéler Avez-vous déjà eu loccasion dobserver de prés, avec attention et patience un pot de fleur ? Non ? Et bien allez voir ce que ça donne quand Raynaud le rempli de ciment
LF.<o:p></o:p>
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