• Article de JM Barrault sur le voyage d'Orsenna...

    De l'Orsenna pur coton

    par Jean-Michel Barrault
    Lire, juillet 2006

     La mondialisation expliquée par les voyages: bravo!

    Erik Orsenna n'a pas oublié sa formation d'économiste. Mais, lorsqu'il veut illustrer les aspects bénéfiques et maléfiques de la mondialisation, loin de s'enfermer dans les bibliothèques et de nous assommer de statistiques, il parcourt le monde. Thème du voyage, le coton, un textile millénaire qui représente 40% de la production mondiale, une matière première comme le pétrole, le fer ou le cuivre: «Chaque matière première est un univers avec sa mythologie, sa langue, ses villes, ses habitants.» Pour nous en parler, Orsenna se rend au Mali, aux Etats-Unis, au Brésil, en Extrême-Orient, en Egypte, partout où la fibre prospère, se transforme, se tisse. Avec la liberté d'esprit, la curiosité et l'humour qui concourent au charme de cet écrivain, il enquête, rencontre les uns et les autres. A Washington, il conseille de s'asseoir sur un banc, face à l'entrée de la Banque mondiale, «la plus sévère des écoles de la modernité». Il est cruel pour le banquier mondial et «sa passion d'avoir raison en tout, toujours et partout".      

     

    Comment les Maliens, dont la culture du coton repose sur des sortes de coopératives à base familiale, résisteront-ils à ceux qui prônent la privatisation? Comment se protégeront-ils contre les prix imposés par les cultivateurs du Texas avec leurs exploitations de plusieurs milliers d'hectares archimécanisées, irriguées par les subventions distribuées par le Congrès grâce à un puissant lobbying? Au Mato Grosso, les immenses champs de coton font chaque année reculer la forêt amazonienne. Le paysan ouzbek vit sous la contrainte d'un régime dictatorial. Mais c'est en Chine que prospère la plus inquiétante illustration de la mondialisation. A Datang, au sud de Shanghai, douze à treize mille entreprises familiales, aidées par les crédits encouragés par l'Etat, tissent, repassent, exportent des chaussettes. Horaires: douze heures par jour, sept jours sur sept. Salaire: cent euros par mois, nourri et logé (en dortoir). Les chiffres de la production donnent le vertige: des milliards chaque année, «jusqu'à douter que l'humanité ait assez de pieds pour enfiler autant de chaussettes». Le voyage s'achève dans les vallées des Vosges, en interrogeant les patrons des entreprises textiles qui s'efforcent de survivre. Pour combien de temps? Le voyage d'Erik Orsenna est riche d'enseignements. Ce livre est passionnant. Il est surtout terrifiant.

     

    J'ai trouvé cet article trés intéressant... et puis... j'ai tellement aimé cet ouvrage passionnant que je souhaite vous le faire découvrir par différents moyens !

     

    Pour en savoir plus sur Erik Orsenna

     


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