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Par hinachii le 16 Avril 2007 à 08:53
Désolée d'être moins présente sur vos blogs et sur le mien ces derniers temps...
Mais je manque tellement de temps ! Entre le travail et un déménagement un peu mouvementé... je n'ai pas eu tellement l'occasion de m'occuper de mon "Monde Virtuel"...trop de temps passé à organiser mon "monde réel"...
Je me rattrape dés que je peux, c'est promi !!!
A bientôt !
Hinachii
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Par hinachii le 31 Mars 2007 à 18:00
Praline m'a gentillement demandé de répondre à ce questionnaire :
Les 4 livres de mon enfance
Le petit prince, Saint-Exupery <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>Dix petits nègres, DA. Christie<o:p></o:p>
Le Monde de Sophie, La comtesse de Ségur<o:p></o:p>
Bel-Ami de Maupassant
Les 4 écrivains que je lirai et relirai encore
Coelho<o:p></o:p>Schmitt<o:p></o:p>
Beigbeder<o:p></o:p>
Shan Sa
Les 4 auteurs que je n'achèterai (ou n'emprunterai) plus
Désolée, je nen ai aucun
Les 4 bouquins que j'emmènerais sur une île déserte
<o:p></o:p>Cent ans de solitude, de Marquez<o:p></o:p>
99 francs, de Beigbeder<o:p></o:p>
Marilyn Dernières Séances, de Schneider<o:p></o:p>
Le pouvoir impossible de Bertini
Les 4 premiers bouquins de ma PAL
Palmyra de Guilbaud<o:p></o:p>Odette tout le monde, de Schmitt<o:p></o:p>
Légoïste romantique, de Beigbeder<o:p></o:p>
Une veuve de papier, de Irving
Les (4X4) derniers mots d'un de mes livres préférés
« Il finit de servir Mathilde, soupira putain, faut vraiment que je fasse tout, ici, moi reposa la louche dans le plat, dénoua son tablier, le posa sur le dossier de sa chaise, prit le bébé, le remit dans les bras de sa maman, souleva son amoureuse, la cala sur son épaule comme un sac de patates ou de demi-carcassse de buf, gémit cest quelle avait grossi, la petite ouvrit la porte, traversa la place, entra dans lhôtel den face, tendit la mai à Vishayan, son pote concierge quil nourrissait entre deux fax, prit la clef, le remercia et monta les escaliers en souriant. »Les quatre lecteurs (lectrices) dont j'aimerais connaître les 4...
Clarabel (c'est fait)Tamaculture (c'est fait aussi !)
Bon, ok, comme y en deux qui l'ont déjà fait, je vais en chercher d'autres...! <script src="http://www.assoc-amazon.fr/s/link-enhancer?tag=mondevirtue0f-21&o=8" type=text/javascript> </script>
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Par hinachii le 5 Juillet 2006 à 20:47
Ce soir : demi-finale de la coupe du monde qui opposera la France au Portugal. <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Je ne suis pas passionnée de foot, mais j'aime beaucoup voir de beaux matchs. D'autant que depuis la progression de la France dans la compétition, j'ai moi même fait beaucoup de progrès. Par exemple, un certain Trézéguet m'a appris le supplice du "Hors Jeu" !<o:p></o:p>
Cette après-midi d'été, je vais tranquillement dans un tabac, le nez par terre, la tête dans le vague. Puis au moment de "passer ma commande", je lève enfin la tête, et que vois-je ? Une jeune femme souriante arborant fièrement les couleurs de la France sur ses joues. Mon regard se pose vers le bar où un drapeau Français trône, triomphal, ou presque...<o:p></o:p>
En sortant du tabac, même spectacle aux balcons et fenêtres du petit village de la côte d'azur. Une jeune femme brune discute avec un homme bien plus âgé. Elle semble Maghrébine, lui est très typé Italien. Aucune importance, ce soir ils seront Français avant tout, quoi qu'il arrive, quel que soit le résultat, malgré les crises et fractures sociales. <o:p></o:p>
Car se soir, tous se sentent Français. On renoue avec le sentiment national sans colère, sans propos racistes ni voitures brûlées, et moi, petite hexagonale d'origine Italienne, j'en suis ravie, épanouie, heureuse. "Fière d'être Française" comme dirait M. Gallo ! Et surtout, fière quenfin, toutes les communautés de France et de Navarre (sauf peut-être les portugais ) puissent se rassembler sous le même drapeau avec les yeux pleins despoirs et la voix pleine de joie !<o:p></o:p>
Néanmoins, je reste sceptique : ce sentiment national si sain et si beau résistera-il à l'après coupe du monde ? Il y a 8 ans, il était là, et pourtant, il y a quelques mois, en Novembre, il s'est brutalement brisé.<o:p></o:p>
Alors que restera-il de ces drapeaux Français tournoyant fièrement sur nos balcons ?<o:p></o:p>
LF.
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Par hinachii le 15 Mai 2006 à 12:08
La Femme au travail
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On ne parle pas de « Femme au travail », mais il arrive quon aborde le sujet des femmes dans lentreprise
Et ce pour dire deux choses « essentielles » :
- quelles ne sont pas assez présentes, et donc, par conséquent, plus touchée par le chômage.
- quelles sont moins bien payées (environ 25% de moins que les hommes)
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Il y a aussi les « bruits de couloir » : « Les femmes travaillent moins car elles parlent plus », « La chef ? Ouais, elle est sympa, mais très mignonne, cest dommage », « Men parle pas ! Moi aussi jai eu une chef, une fois Elle se plaignait tout le temps. Et je te raconte pas les crises de nerfs ! »
Cest du joli !
Pourtant, certaines études en management ont démontré que les femmes étaient plus aptes à résoudre les conflits.
Pourtant, les résultats du Baccalauréat montrent que les filles sont plus douées pour les études.
Pourtant, les motivationnistes ont prouvé que les femmes motivaient plus facilement les groupes
Loin de moi lenvie de vous rassasier de chiffres et dexemples qui montrent que les femmes ont leur place dans lentreprise
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Les secteurs ont les femmes sont le plus représentée sont ceux de laide (Assistante sociale, infirmière, aide à la personne femme de ménage, évidemment conseillères en tout genre ).
Il y a même des milieux ou les Femmes manquent ! M. Fabius, fils, lance un appel dans lémission Campus du 2 mars 2006 : « Nous navons pas assez de puéricultrices ! »
Vous pourrez retrouver ce genre dinformation dans quasiment tous les livres, essais, articles, dossier, blog sur les Femmes
Et M. Zemmour ne me contredira pas. On les médias, les politiciens, la population donne de faux pouvoirs aux Femmes, des simulacres de puissance. « Le pouvoir nest plus là où il fut. Il est désormais dans la finance et les hautes sphères de lindustrie. Où il ny a pas de Femmes. »p128.
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Je sais quen tant que Femme, je dois mattendre à recevoir ce genre de remarque, tant de la part de la gente masculine que de la gente féminine. Dailleurs, jai déjà été touché par ce problème avant même dentrer dans la vie active. Quelques semaines avant décrire cet essai, jai rencontré lami dun ami dun ami bref, qui ma demandé où je faisais mes études. « En fac de Lettres », « Ah ! Tu es une littéraire ! Ma copine aussi elle lit beaucoup », « Je lis aussi, mais je suis plutôt du coté des sciences humaines, en Communication », « Ah ouais ? Mais, cest porteur, ça. Enfin, je veux dire, à part le marketing, cest bien pour les nanas ? »
Je ninvente rien, tout est dit !
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Par hinachii le 15 Mai 2006 à 12:05
La Femme au Foyer
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Cible privilégiée des Marketeurs et des publicitaires, la femme au foyer est la Figure communément admise par la société, le stéréotype accepté par tous.
Néanmoins, le terme est vague. Cette Femme est chargée du foyer, elle est donc gestionnaire. Les Professionnels de la communication lont bien compris, et pourtant, elle nest pas considérée comme telle par le « grand public ». Est-ce parce que cest bien souvent son mari qui ramène largent à gérer pour nourrir la famille ? Ou est-ce parce quelle est considérée comme peu cultivée, matérialiste, sans grande ambition
Mystère et je pense sincèrement que toutes les études marketing ne répondront pas sincèrement à cette question. Les sondages ne suffisent pas toujours à sonder lesprit dune société, son « inconscient collectif ». En effet, qui, entre vous et moi, oserait répondre « Oui » à la question « Pensez vous que le femme au foyer nest que la moitié dune femme ? »
Entre vous et moi toujours, jose répondre OUI.
La femme au foyer nest que la moitié dune Femme, car elle nest présentée QUE dans son foyer, quavec ses enfants et son « petit » mari Est-ce là une Figure de femme épanouie ?
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Je ne pense pas. Comment une femme peut être « accompli » quand elle ne lest QUE dans le regard des Autres.
Les Autres, ce sont les Médias, ce sont les hommes, ce sont les enfants, et enfin les Femmes
Depuis le Grande Bourgeoisie, la Femme est considérée comme lexposant social de son mari. Elle nest QUE lextension de lépoux.
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Il me semble dommage que les femmes, elles aussi ne se considère trop souvent que dans le regard des autres. Pour ma part, jessaye de me considérer comme un individu à part entière. Mais il est difficile de faire la part des choses, de discerner le culturel de lindividuel. En effet, les phénomènes que je vais aborder sont inconscients dans la plupart des cas. Nos représentations sociales et notre éducation nous poussent à agir et à penser à lencontre de nos sentiments les plus personnels. Et je vais tenter, dans ce court essai, de reconsidérer les choses. Par exemple : « Na-t-on jamais idée de parler de Femme au travail ? »
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Par hinachii le 6 Mai 2006 à 16:47
Il y a quelques jours, je suis allée voir les travaux des étudiants dACL. Dans le cadre dun de leur TD, ils ont eu loccasion de réaliser des « livres objets », que nous avons eu le plaisir de découvrir dans une expo qui leur était consacrée. <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Au cours de cet évènement, jai surpris, curieuse comme je suis, une conversation entre deux étudiants.<o:p></o:p>
La jeune fille expliquait au jeune homme que son professeur lui avait demandé dêtre plus « trash » (selon la jeune fille ), plus expressive, daller au fond de ses raisonnements... Elle a donc choisi dexposer des tampons hygiéniques sur un sapin de Noël Je nai pas bien compris ce que létudiante avait voulu exprimer car lexplication quelle en a donnée nétait pas très claire Néanmoins, le jeune homme a alors exprimé avec fougue son opinion sur ce que lartiste se devait de manifester dans son uvre : la revendication. Apparemment, le travail de létudiante et les remarques qui lont poussé vers ce résultat lui plaisaient beaucoup, et il a conclu la conversation en ces termes : « Si lartiste na rien à revendiquer, sil na pas de combat, il ne sert à rien » <o:p></o:p>
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Cela ma fait réfléchir au statut de lartiste, et je me suis amusée à imaginer la réaction quaurait pu avoir un Fra Angelico, un Vélasquez, un Monet ou un Duchamp face à ce discours.<o:p></o:p>
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Quest ce que Mantegna revendique dans son Saint Sébastien ? Contre quoi Van Eyck se bat-il quand il peint Les époux Arnolfini ? Lartiste est-il forcé de mener un combat pour être un Grand Artiste ? <o:p></o:p>
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Da Vinci a mené des batailles, cest vrai. Et toute une série même ! Mais elles étaient dirigées vers la science, le progrès, le désir de réaliser lirréalisable, daller toujours plus loin dans la découverte.<o:p></o:p>
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Un petit point dhistoire
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Les origines de lart se situent bien loin de la revendication Régis Debray, Norbert Hillaire, Bernard Blistène et tant dautres spécialistes et théoriciens de lart nous ont mainte fois rappelé que les premières uvres étaient avant tout rituelles, mystiques, chamaniques... <o:p></o:p>
Au fil du temps, les spiritualités sont devenues des religions, et lart a suivi cette évolution.<o:p></o:p>
Nul nétait donc choqué que les peintres ne représentent que des figures religieuses, cléricales ou encore des « descendants de droit divin » (Prince, Compte ), sans rien « revendiquer ».<o:p></o:p>
Est-ce à dire que les tableaux étaient dénués de sens ? Certainement pas ! Les uvres des plus grands peintres Italiens, Français, Allemands, de la Renaissance utilisaient, jouaient avec les codes religieux. Dune part, ils avaient pour but de glorifier leur référant, de magnifier et de pérenniser limage des puissants (Titien ; Charles Quint à Mühleberg, 1548) ou même de transmettre des valeurs bibliques (Greco ; Ladoration des bergers, 1614). Dautre part, ils sappropriaient, le temps dun tableau, les symboles les plus prégnants de leur société, pour exprimer leur propre sensibilité.<o:p></o:p>
Qui oserait dire que la Joconde nest pas une « uvre dArt » parce quelle ne sérige contre aucun problème fondamental de la société ?<o:p></o:p>
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Ainsi, il faut se souvenir que lun des premiers mouvements à avoir fait de la provocation dénonciatrice son mot dordre nest autre que Dada. <o:p></o:p>
Certes, certains artistes sétaient fait remarqué bien avant pour leur « pied de nez » à la société. <o:p></o:p>
Je pense notamment à Manet, qui, en 1863 ose « impertinemment » représenter une femme, ni déesse, ni vierge, et encore moins symbole de vertu, nue. Pire, cette femme semble bien être une « dévergondée », une prostituée. Quelques mois plus tard, il expose un tableau ou deux hommes, deux « contemporains » viennent de consommer un repas ou plus on ne sait en compagnie de deux femmes (« contemporaines » elles aussi) nues. Certains critiques laissent même entendre que la femme à larrière plan lave son corps des péchés quelle aurait commis avec les deux hommes <o:p></o:p>
Mais il serait maladroit de ne retenir que laspect provocateur de ces tableaux. En effet, ils sont aussi le résultat de recherches stylistiques, picturales. Manet tente de retrouver sous son pinceau le coté « primitif » de la peinture.. Finies les jolies coquilles doù naissent, comme par enchantement, des Vénus intouchables et éternelles. Halte aux fioritures des « Pompiers » où la fioriture en abondance, lidéalisation poussée dans ses plus extrêmes retranchements gâchait parfois la représentation. Manet cherche la beauté accessible, mortelle, éphémère, mais observable, palpable, réelle. <o:p></o:p>
Alors que Ingres rivalise de virtuosité pour déjouer les courbes du corps, détourner les formes naturelles pour embellir, ennoblir sa Baigneuse de Valpinçon ou dailleurs, Manet cherche la pureté dans la représentation franche et sans complexe dune Olympia qui, peut-être, un jour, a « déjeuné sur lherbe » avec quelques amis <o:p></o:p>
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Mais revenons au mouvement Dada, provocateur par excellence pour comprendre les artistes et les aspirations de ce courant bref (1915-1925) mais marquant. Certes, ils se donnaient pour but de scandaliser les bien pensants, de choquer le public, de revendiquer leur indépendance, de hurler leur liberté ! Et ils ont depuis, été largement entendus ! Tzara (fondateur du mouvement), déclare : « Dada est notre intensité. Dada est lart sans pantoufles ni parallèles, qui est contre et pour lunité et décidément contre le futur. »<o:p></o:p>
Néanmoins, il ne faut pas oublier que ce mouvement naît pendant une période complexe, difficile, qui entraînera, en 1918, la « Grande Guerre », « La Der des Der » <o:p></o:p>
Comment un homme peut il rentrer indemne (physiquement et moralement) de lhorreur des tranchées ? Comment lartiste peut-il se taire après lenfer de la guerre ?<o:p></o:p>
On pense évidemment à Otto Dix, qui, traumatisé par cette douloureuse épreuve, exprime sa peine, fait danser les morts[1]. <o:p></o:p>
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La société dans laquelle grandissent et évoluent les artistes joue forcément un rôle dans leurs manières de percevoir le monde sans pour autant les déterminer Car Dada ne sest pas contenté de revendiquer lenfer de la guerre industrielle, sa peur des grandes compagnies et son envie de choquer pour choquer.<o:p></o:p>
En effet, il serait injuste de retenir seulement lesprit provocateur des dadaïstes. Le mouvement a aussi réussit à réunir tous les arts ! Poésie, Peinture, Photographie, Architecture, Musique, Théâtre, Opéra, Chant. Les dadaïstes ont tout fait pour faire tomber les cloisons qui séparaient les arts entre eux. Et dans leurs désirs de défaire lart des carcans qui lemprisonnaient, ils ont tenté de se rapprocher du public, de franchir la frontière qui les séparait de la population en se réunissant dans des cafés et des bars ouverts à tous.<o:p></o:p>
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Si la Fontaine de R. Mutt (Alias Duchamp !) tente de décontenancer le marché de lart, quel est le but politico-économico-philosophique de La mariée mise à nue par ses célibataires, même ?<o:p></o:p>
Si la Soupape dadmission est une recherche « picabienne » sur lindustrie, elle est aussi une recherche sur lesthétique technicienne de mes machines si féminines aux yeux de lartiste <o:p></o:p>
Je préfère considérer ces deux uvres comme des études, des réflexions sur la machine, comme des interprétations intelligentes des bouleversements sociaux de lépoque que comme de simples « images choc ».<o:p></o:p>
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Et quels sont les « héritiers » directs des Dadaïstes ? Les surréalistes ! En effet, lorsque Breton se sépare du « clan dada », il fonde un mouvement qui propose aux artistes dexplorer leurs fantasmagories, leurs représentations inconscientes, leurs rêveries les plus invraisemblables au travers de techniques aléatoires. <o:p></o:p>
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Le plus connu dentre eux, Dali, a réalisé des tableaux merveilleux, tant au niveau technique quau niveau philosophique ou psychanalytique. Il a mis son imagination au service de lesthétisme, libéré son esprit pour livrer au spectateur son originalité, et le faire voguer dans des univers « étranges et inquiétants ».<o:p></o:p>
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Breton et ses acolytes prônaient la liberté absolue et hasardeuse, parfois même démesurée de lartiste, contre les contraintes subconscientes qui encerclaient la société. Leurs messages étaient forts, lécho de leurs idées retenti encore dans notre société, et même si les actes provocateurs auxquels ils se sont livré défraient encore les chroniques jaime à penser que ce nest pas le seul aspect que le grand public se donne à voir de nos jours.<o:p></o:p>
En effet, lorsque je suis face aux Reproductions interdites, aux Mémoires aux Décalcomanies ou aux Clairvoyances de Magritte, je suis en admiration. Je sais que Ceci nest pas une pipe, et je sais que ceci est du « Grand Art »<o:p></o:p>
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Enfin, que dire de ceux qui sont considérés comme les deux plus grands artistes de la fin du XXe siècle ?<o:p></o:p>
En effet, si Picasso a bel et bien exprimé sa rage, sa tristesse, son amertume face au massacre de Guernica, il a aussi su faire « exploser » au double sens du terme la sensualité des Demoiselles dAvignon. Sa Femme à la mandoline se contente de décomposer son corps pour nous laisser le loisir dexplorer létendue de sa beauté. Elle ne lutte pas contre la domination masculine, ni contre les armes chimiques Est-ce une raison pour considérer ces chefs-duvre comme de simples images ?<o:p></o:p>
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De même, le plus grand combat de Matisse na-t-il pas été de rechercher lexpressivité de la couleur et sa capacité sensible. Lartiste a cherché, au travers de ses pigments à émouvoir le « regardeur ». Que dénoncent La Raie Verte, La déserte, ou Icare, sinon un désir profond de changer notre regard sur les teintes de la vie ?<o:p></o:p>
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Je suis peut-être un peu « surréaliste », mais je pense que lart pour lart, la liberté de lartiste, la fantaisie esthétique (quelle soit attrayante ou non ) sont les seuls « combats imposés » auquel les artistes aient à faire face. Le génie créateur qui les caractérise doit, à lui seul, convier les publics à écouter leurs langages.<o:p></o:p>
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Si Warhol ou Koons veulent profiter de leur don pour dénoncer la société de consommation ( qui les nourrit ), cest leur choix. <o:p></o:p>
Si Christo ou Smithson veulent revendiquer leur amour des formes naturelles révélées par leurs installations, quils lexpriment. <o:p></o:p>
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<v:shape id=_x0000_i1027 style="WIDTH: 142.5pt; HEIGHT: 186.75pt" type="#_x0000_t75"> <v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\Fraioli\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image005.jpg" o:title="christo%20mur"></v:imagedata></v:shape> Christo <v:shape id=_x0000_i1028 style="WIDTH: 168.75pt; HEIGHT: 165pt" type="#_x0000_t75"><v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\Fraioli\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image007.jpg" o:title="13"></v:imagedata></v:shape>Smithson<o:p></o:p>
Cattelan <v:shape id=_x0000_i1029 style="WIDTH: 195.75pt; HEIGHT: 154.5pt" type="#_x0000_t75"><v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\Fraioli\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image009.jpg" o:title="holly03"></v:imagedata></v:shape>
<o:p></o:p>Si Cattelan veut sindigner contre la pourriture qui règne à Hollywood, ou le culte de la jeunesse qui « enferme les vieilles dans des freezers » quil le fasse !<o:p></o:p>
Mais de là à dire que lartiste se doit de révéler au monde les malheurs qui lassaillent <o:p></o:p>
Alors cest moi qui minsurge, qui revendique, qui dénonce !<o:p></o:p>
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Lartiste ne doit pas suppléer le journaliste, se substituer au politique, et encore moins assister les médias dans leur quête du « toujours plus spectaculaire ». Il peut choisir de jouer sur dautres tableaux. Se contenter de révéler la beauté nest pas un défaut, un anachronisme ou une hypocrisie. <o:p></o:p>
Les Impression, soleil levant, Cathédrales et autres Nymphéas[2] me touchent parce quelles sont belles. Tout simplement. Parce que Monet a su me transmettre son regard dartiste et mémouvoir. <o:p></o:p>
Les Compositions de Kandinsky, les Mariées de Chagall, les Paysages de Mirò, sont autant de fantasmagories qui me permettent de voyager vers des univers jusqualors insoupçonnés <o:p></o:p>
Les installations de Carl André, de Serra ou de Smithson me font appréhender mes relations à lenvironnement et à lespace sans jamais me brusquer vraiment, en me laissant doucement expérimenter les milieux quils ont intelligemment transformés.<o:p></o:p>
De même, les Monstres de Vallero, les Exhibitions de Royo et les Vampires de Francès nourrissent et enrichissent mon imagination.<o:p></o:p>
Dailleurs, je remarque que ces deniers ne sont connus et reconnus que dans le cercle « intime » de la BD et du manga. Alors, non, il est hors de question que ces Artistes soient considérés comme « mineurs » parce quils ont décidé de se retirer, de se détacher des misères du monde pour se plonger dans dautres univers ou explorer le notre avec un regard averti. Lart nest pas avant tout esthétique, il est avant tout liberté. Et il ne faut pas confondre « esthétique » avec « beauté » <o:p></o:p>
Le public face à lartiste et vice vers ça
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Tout est une question dépoque, cest vrai. Et le public du XXe siècle ne peut avoir les mêmes attentes que celui des siècles précédents. De même, les artistes ne peuvent pas percevoir et représenter le monde de la même manière que leurs prédécesseurs. Lépoque, « les temps » comme on dit, fait que nous ne vivons plus dans le même monde que Botticelli ou Degas. Finalement, le « même » nexiste jamais vraiment, et la comparaison peut être dangereuse. Mais même si lon tente de considérer lart « avec son temps » comme le préconise Baudelaire, il me parait douteux de donner une plus grande importance au message social qui a provoqué la représentation quà la représentation elle-même. <o:p></o:p>
Depuis que Duchamp a décrété que « cest le regardeur qui fait le tableau », il me semble que le regardeur ne fait plus attention à celui-ci... Je mexplique Le spectateur ne considère plus luvre en tant que telle, mais en tant que message porteur de revendication, de dénonciation. Jai lamère impression que le public ne voit que ce quil veut. Sans faire appel à ses émotions spontanées, il a fini par oublier que lart se saisit avant de se comprendre. De même, lorsque luvre se donne pour but de donner à penser plus quà voir, lamateur dart peut espérer que le message soit intelligent ou spirituel. Mais je déplore que pour un jeune dune vingtaine dannée, la provocation suffise. Picabia disait « il ny a rien à comprendre, vis pour ton plaisir ». Et face à la réaction du jeune homme, je me demande sil a « vécu » luvre « pour son plaisir », et finalement, sil a au moins cherché à comprendre <o:p></o:p>
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Lart a mis des siècles à se libérer des contraintes qui lemprisonnaient, à se défaire des figures qui lui étaient imposées, et il se retrouve à nouveau pris dans un cercle vicieux , celui de la consommation-provocation.<o:p></o:p>
Alors que tant dartistes ont cherché à se rapprocher du public, celui-ci boude quand la revendication nest pas assez forte, pas assez sociale, pas assez « universelle » mais existe-t-il un universel dans lart ? Quand lartiste est trop personnel, on le juge vite individualiste. <o:p></o:p>
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Pour reconquérir un public perdu dans la loi des marchés, lart est allé jusquà simmiscer dans le réel (happening, performances, Land Art).<o:p></o:p>
Lart est devenu « Pop » en réinterprétant les symboles du réel[3]. <o:p></o:p>
Le réalisme sest rendu « Nouveau » en décollant les objets du quotidien pour les changer en Oeuvre d'Art[4].<o:p></o:p>
Et pourtant, le public ne prête attention quaux uvres qui choquent. Comme si lartiste se faisait porteur de tous les messages à visée sociale. Comme si en voyant une uvre qui dénonce linjustice, le regardeur (bien souvent Occidental ) tentait de se déculpabiliser, car lui, le spectateur, ne fait que regarder, il ne dit ni ne fait pas grand-chose face à linjustice. <o:p></o:p>
A plus forte raison lorsque cest un richissime collectionneur qui a fondé sa fortune sur lexploitation des « Ressources Humaines » des « pays en voie de développement » <o:p></o:p>
Que lartiste soit un « médiateur » entre lesthétique, le monde et lindividu est louable. Et dailleurs, lart a, depuis toujours, rempli la fonction de « médiation » entre plusieurs sphères (religieuses, politiques, populaires ). Mais quand lartiste se transforme en machine médiatique, en médias de masse, que reste-t-il de lart ? Ceci est une autre question <o:p></o:p>
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Notre monde nous semble plus impitoyable quil ne la jamais été, alors certains demandent aux artistes (Peintres, Plasticiens, Photographes, Chanteurs, Acteurs ) de sériger contre la misère et de dénoncer. Mais je ne crois pas que ce soit un rôle prédéfini, inhérent à la situation dartiste. Baudelaire, Hugo et même Zola ne revendiquent pas toujours Il existe des textes merveilleux sur la religion, la nature, la famille, lamitié, et bien évidemment lamour, qui ne nous enjoignent pas à combattre telle ou telle injustice, et qui sont pourtant des uvres dart !<o:p></o:p>
Jeff Koons lui-même a réalisé des uvres touchantes (Rabbit, Dog) <o:p></o:p>
Nous ne vivons pas dans un monde plus dur que celui du Moyen Age, de la Renaissance ou de lentre-deux-guerres.<o:p></o:p>
La différence est ailleurs : nous sommes informés, petits Occidentaux, de la misère infligée à dautre, des malheurs subis par des populations « sous-développées », du mal de vivre de notre voisin <o:p></o:p>
Lutilité de lart ?
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Et jen reviens à la conclusion du jeune étudiant : « Si lartiste na rien à revendiquer, sil na pas de combat, il ne sert à rien ». <o:p></o:p>
Effectivement, lartiste ne « sert » à rien Il nest daucune utilité. Il ne produit pas de « biens » de consommation nécessaire à la survie (nourriture, médicament ), il ne rend pas de « service » (ni social, ni téléphonique). <o:p></o:p>
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Lartiste na pas de fonction politique on ne vote pas pour Carl André contre Serra que je sache. Il na pas non plus de fonction productrice sil fabrique, ce nest jamais à des fins purement mercantiles.<o:p></o:p>
Faut-il rappeler que lart ne sert à rien, que ce qui différencie lartisan de lartiste cest que ce dernier ne cherche pas in fine la « fonctionnalité » ? Sil est vrai que des architectes comme Gropius ou Le Corbusier ont cherché à rendre leurs réalisations plus fonctionnelles, leurs objectifs nétaient pas moins artistiques puisquils ont tenté souvent avec succès dallier utilité et lesthétisme.<o:p></o:p>
Voilà un point fondamentalement artistique : lesthétisme. Ce nest pas utile socialement, ni politiquement, ni économiquement à proprement parler. Elle est différente de la beauté en cela quelle nembellit pas nécessairement le monde. Lesthétique, est-elle une valeur oubliée ? <o:p></o:p>
Quel paradoxe ! Je regarde un tableau parce quil me « point ». Japprécie une uvre parce quelle est esthétique. Le sujet, lobjet, la représentation, peut être moche à souhait, socialement laide, visuellement insoutenable cela nempêche pas un certain esthétisme. Boltanski qui a énormément travaillé sur les horreurs de la Shoah a mis à jour, au fil de son uvre ce quil a appelé « lesthétique de la douleur », une esthétique qui va au-delà de la beauté. <o:p></o:p>
Je ne dis pas que lart doit se contenter dêtre beau mais si lartiste naccompagne son uvre dun aspect, dune réflexion esthétique, alors quest ce qui rend son travail artistique ? <o:p></o:p>
Quest ce qui différencie le vendeur qui agence sa vitrine du plasticiens qui agence ses matériaux ? Cette autre question reste ouverte <o:p></o:p>
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« Ny a-t-il que les poètes qui puissent allier plaisir et rage ? »<o:p></o:p>
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Les textes de Renaud ou de Grand Corps Malade peuvent se permettre dêtre provoquant parce que ces auteurs savent faire déchanter les rimes, manier les sons aussi bien que les sens et utiliser leurs mots pour jouer sur les maux. Ils passent dabord par la poésie pour choquer, pour être libre, mais face à leur talent, leurs provocations paraissent bien petites <o:p></o:p>
Ny a-t-il que les poètes qui puissent allier plaisir et rage ? <o:p></o:p>
Lart contemporain ne pourrait-il pas, lui aussi, allier beauté et souffrance ? <o:p></o:p>
Pourquoi se limiter à la revendication quand le génie peut aller bien plus loin ? <o:p></o:p>
Lhomme est-il devenu un animal trop social pour être sensible ? <o:p></o:p>
Et puis, au fond, tous ces messages moraux, éthiques, sont ils utiles ? <o:p></o:p>
Le regardeur soit disant ignare se précipite-t-il souvent vers les associations caritatives après avoir lu le message choquant de lartiste en mal de publicité ?<o:p></o:p>
Est-ce vraiment sa fonction ?<o:p></o:p>
Quel est le statut de lartiste, sinon celui de pouvoir justement saffranchir des statuts si balisés de la société ?<o:p></o:p>
Peut-être est-ce lévolution logique dune histoire de lart qui ne saurait être une et indivisible. <o:p></o:p>
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En ce qui me concerne, je tacherait à présent de faire découvrir aux autres des uvres qui sont susceptibles de les toucher, avant dexpliquer à qui veut bien mentendre que lart est si important quand il fait réfléchir. La réflexion est importante, la beauté aussi, mais ni lune ni lautre ne sont essentielles au fond <o:p></o:p>
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Dans notre société de Consommation Communication absolue, lartiste doit, bien plus quen dautres temps, garder sa liberté.<o:p></o:p>
Il doit pouvoir représenter ce que sa muse lui inspire. <o:p></o:p>
Il doit pouvoir choisir de donner à voir et à penser ce dont il a envie.<o:p></o:p>
Il doit pouvoir séchapper des sphères mercantiles sans se détacher du public.<o:p></o:p>
Il doit pouvoir avoir le droit de chercher à émouvoir grâce à son langage, avant que démouvoir grâce à son message <o:p></o:p>
LF.
[1]Otto Dix : Danse des morts, 1924.
[2]uvres et séries de Monet.
[3]Warhol, Lichtenstein, Johns <o:p></o:p>
[4]Raynaud, César, Armand
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