• Quatrième de couverture : C'est l'histoire d'une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs des deux guerres. C'est l'histoire d'un homme devenu un jouisseur pour se venger d'être quitté, d'un père cynique parce que son coeur était brisé. C'est l'histoire d'un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d'un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C'est l'histoire d'un garçon mélancolique parce qu'il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l'échec de leur mariage. C'est l'histoire d'un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu'il les avait gagnées, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne changeait rien à son importance. C'est l'histoire d'une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j'ai vécue : un roman français. 

    Le « roman » débute avec l’arrestation de Frédéric Beigbeder. Pris en flagrant délit d’usage de stupéfiant sur le capot d’une voiture, il est placé en garde à vue. Cette incarcération, somme toute banale, est vécue comme une épreuve insurmontable par ce Dandy désaxé des temps modernes… De la solitude et l’isolement naît un besoin compulsif de se recentrer sur lui-même, de renouer avec son passé… sauf qu’il n’a pas de « souvenirs d’enfances ». Du moins c’est ce qu’il croit… Il suffira d’un seul souvenir apparemment anecdotique pour lui permettre de retrouver le fil de sa vie.

    Ce sale gosse de la littérature Française a bel et bien réussit à me surprendre ! Ce Roman français aux allures d’autobiographie n’a rien de commun avec ce que j’ai pu lire de l’auteur jusqu’à présent. Il se dévoile enfin, seul, malheureux, claustrophobe et désarmé. Il nous permet de comprendre que Frédéric n’est pas tout à fait Octave ni Marc… Il s’est inspiré de lui-même pour créer ses personnages, mais ils ne sont pas lui. Et j’avoue que l’on passe un bon moment avec ce Frédéric en question…

    Nombriliste ? un peu… Mais cela ne l’empêche pas de se poser des vraies questions sur le monde dans lequel il vit, sur cette vie qui l’entoure et qu’il ne comprend pas toujours très bien. Réflexions assez décalées pour nous bousculer un peu dans nos idées reçues.

    Egocentrique ? C’est vrai, et alors ?

    Geignard ? Et oui ! Mais c’est tellement drôle de se moquer d’un homme qui a « tout » et qui se plaint comme un gamin qui se fait taper sur les doigts après une grosse bêtise ! Aussi énervant que touchant… car à cette fameuse personne qui a « tout » semble manquer l’essentiel… Je vous laisse le plaisir de le découvrir…

    Si vous cherchez à retrouver les déboires sentimentaux et les excès en tout genre de ces personnages fictifs, ne le lisez pas. Si vous voulez aller au-delà du mythe, levez le voile : LISEZ LE !

     

    Article intéressant  

    Autre avis :La promesse d'une génération,Liza, Les routes de l'imaginaire.

    Du même auteur :

    Windows on the world

    Vacances dans le coma 

    Mémoires d'un jeune homme dérangé

    L'amour dure trois ans 

    99 francs  

     


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  • Quatrième de couverture : En 1956 à Londres, le jeune Colin Clark est l'assistant de Laurence Olivier, qui tourne Le Prince et la Danseuse et partage la vedette avec Marylin Monroe. Elle qui aspire au rang d'authentique comédienne est traitée comme une blonde écervelée par son partenaire et comme une enfant difficile par Arthur Miller, son nouveau mari.
    <o:p></o:p>

    Le sex-symbol du grand écran tente alors de noyer son mal-être en séduisant Colin. Entre le 11 et le 19 septembre se noue une étrange idylle faite de longues conversations et d'escapades. Mais que se passera-t-il lorsque le garçon se retrouvera assis au bord du lit de Norma Jean ?<o:p></o:p>

    Devenu un grand producteur de télévision, Colin Clark (1932-2002) n'a livré son secret que deux ans avant sa mort.


    Colin Clark nous présente une Marilyn assez proche de celle que l’on a pu découvrir dans d’autres ouvrages. Il nous raconte comment il l’a approché au point de passer une nuit à ses côtés, quelques jours seulement après son mariage avec Arthur Miller. Quels ont été les liens qui les ont unis quelques jours, quelques heures… Quelle influence il a eu sur elle lors du tournage du Prince et la danseuse… Dommage que l’auteur prenne un peu trop la position du donneur de leçon omniscient et sans émotion…

     

    En lisant ce témoignage, je n’ai pu m’empêcher de mettre en doute certains passages, me disant qu’il est un peu facile de raconter cette anecdote si longtemps après, alors que si peu de personnes peuvent confirmer les faits. Beaucoup de questions restent en suspend, il reste trop d’incertitudes quant à la valeur à donner à ces écrits…

     

    Parfois touchant mais souvent sans âme, l’ouvrage manque de sensibilité à mon goût. Le style de l’auteur est très fade – peut-être une mauvaise traduction… Il ne m’a absolument pas transporté, je suis restée sur ma faim, bref, je n’ai pas vraiment apprécié ma lecture !

     

    Il me semble que d’autres ouvrages, plus crédibles ou plus intéressants, sont à découvrir en priorité sur Marilyn, entre autres :

    Marilyn Monroe, Plantagenet 

    Marilyn, dernières séances, Schneider 


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  • Quatrième de couverture : Nice décembre 2005. Vincent Degas, avocat niçois, est poignardé dans un centre commercial. Entre vie et trépas, il voit alors défiler l'écheveau de son existence tumultueuse. Des rencontres exaltantes, des amours exaltées, les tentations du quotidien, mais aussi de profondes lassitudes alimentées par ses lancinantes interrogations sur le bonheur. Nous avons tous, un jour, aimé à la folie. Nous nous sommes tous, un jour, demandés si nous étions vraiment heureux, si le chemin emprunté était réellement le bon… Mais quand, à l'instar de Vincent Degas, c'est le destin qui tranche à votre place, mêlant amour, passion, trahison, vengeance, alors votre vie s'emballe irrémédiablement à un train d'enfer… vers quel terminus ? À vous de le découvrir dans ce roman au rythme trépidant et à l'écriture nerveuse. Cette histoire, c'est celle de Vincent… Cette histoire, c'est aussi la vôtre… peut-être…

     

    Qu’est-ce qui a bien pu amener un homme ordinaire, père de famille aimé, brillant avocat, à se faire sauvagement poignarder dans un centre commercial ? Comment la vie peut-elle être assez cruelle pour mettre en danger une petite famille « sans histoires » ? Qu’a-t-il bien pu se passer dans le parcours de Vincent Degas pour en arriver à ce point là ? C’est ce qu’il va nous  raconter, nous confier même, au fil des pages de Que rien ne bouge… Car le roman commence par la fin, par la dernière épreuve qu’il aura à traverser avant d’accéder, peut-être, à la plénitude.

     

    Vincent est un étudiant plein d’avenir et d’espoir quand il rencontre la « femme de sa vie », Elodie. Une jeune femme charmante et pleine d’esprit qui lui fait découvrir la vie à deux, bons et mauvais côtés compris ! Elodie s’avère maladivement jalouse, par manque de confiance en elle. Elle n’hésite pas à se donner en spectacle pour montrer à toutes que Vincent est l’élu de son cœur et faire preuve de beaucoup d’impulsivité lorsqu’une éventuelle prétendante prédatrice pose le regard sur son bien aimé. Ce qui a évidemment le don d’agacer et de gêner le bellâtre, au bord de la crise de nerf !

     

    Histoire somme toute assez banale me direz-vous : un couple se crée et se déchire avec le quotidien, un autre se crée et c’est la roue de l’évolution qui tourne… C’était sans compter la capacité de l’auteur à mettre en scène des personnages hauts en couleurs, plein de nuances et de contradictions, bouleversés par leurs propres paradoxes et leurs peurs des lendemains qui déchantent. Des êtres humains quoi… Eh bien oui, des êtres humains dont les travers sont vraiment bien mis en valeur, Vincent Degas en première ligne, témoin et confident privilégié de cette épopée sentimentale !

     

    Les amours, les aventures, les problèmes, les doutes s’enchainent à un rythme d’enfer. Vincent se perd dans ses retranchements, dans ses principes qui se fissurent et volent en éclats. Car la vie est cruelle et casse nos rêves, nos espoirs, les fondements les plus moraux et immoraux enfouis en notre fort intérieur… Et si c’était pour nous rendre meilleur ?

     

    En quelques pages, Fabrice Mauro nous plonge dans un univers riche et surprenant, plein de leçons, d’humour et de sensibilité. L'auteur réussit avec brio à nous faire partager les moments d’émotion, les scènes charnières  que traversent ses personnages. Ces derniers étant, rappelons-le, tout à fait étonants et très crédibles ! Gros coup de cœur pour les scènes d'amour,  très sensuelles, extrêmement bien écrites, narrées d’une main de maître ! Jamais trop ni trop peu, juste ce qu’il faut pour que l’imaginaire fasse le reste…

     

    Sentiment général, donc : auteur à découvrir et à suivre !

    Site Auteur 


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  • Quatrième de couverture : Sous la forme des mémoires d'une célèbre geisha de Kyoto, un grand roman sur un univers secret et étonnant, où les apparences font loi, où les femmes sont faites pour charmer, où la virginité d'une jeune fille se vend aux enchères et où l'amour doit être méprisé comme une illusion. Une petite fille de neuf ans, aux superbes yeux gris bleu, tels ceux de sa mère qui se meurt, est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de geishas : ainsi commence l'histoire de Sayuri dans le Japon des années trente. C'est à travers son regard d'enfant malheureuse que l'on découvrira Gion la décadente, le quartier du plaisir à Kyoto, avec ses temples resplendissants, ses théâtres raffinés et ses ruelles sombres. C'est à travers son initiation et sa métamorphose que l'on apprendra l'art d'être geisha, les rites de la danse et de la musique, les cérémonies de l'habillage, de la coiffure et du thé, comment il sied de servir le saké en dévoilant à peine son poignet, comment surtout il faut savoir attirer l'attention des hommes et déjouer la jalousie des rivales. Née sous le signe de l'eau, n'agissant jamais sans consulter son almanach, franchissant épreuve sur épreuve, Sayuri nous entraîne dans le tourbillon des choses de la vie, futile et tragique comme la Seconde Guerre Mondiale qui détruira Gion. Femme amoureuse toutefois, éprise d'un homme de qualité, convoitée par son ami, elle raconte aussi, toujours de sa voix limpide et inoubliable, la quête sans cesse recommencée de la liberté.

     

    L’histoire de Chiyo-Sayuri est celle de beaucoup de petites filles japonaises qui ont du quitter leur village natal pour aller vers la grande ville, dans l’espoir d’y trouver plus que ce que la campagne ne pouvait leur apporter… A ce détail prêt que Chiyo n’a pas choisit ce destin… Son père a été forcé de la vendre à un « recruteur »…

    A son arrivée à Gion, Chiyo ne se doute pas du destin étincelant qu’y s’offre à elle si elle devient Geisha. Mais avant d’y parvenir, elle devra traverser beaucoup d’épreuves, franchir beaucoup d’obstacles pour atteindre le niveau d’artiste (traduction de Geisha…) L’apprentissage et la vie de l’Okia est difficile à supporter. Surtout quand inconnu. On suit avec passion et acharnement le destin de cette petite fille devenue femme, et pas n’importe qu’elle femme ! Attachante, troublante, étonnante, Chiyo-Sayuri nous transporte dans un univers merveilleux et cruel : celui du Japon de l’avant guerre, celui des quartiers des plaisirs…

     

    Il est beaucoup question de choix, de destin immuable, d’obligation, d’étape à franchir pour atteindre son idéal. On découvre un Japon des « bas fonds », où l’éthique et la morale ont un sens différent. Puis, la Seconde Guerre Mondiale vient bouleverser cet univers si bien structuré. Et les forces et les faiblesses de chacun se révèlent.

     

                Sous prétexte de nous raconter la vie d’une Geisha « sur le retour » venue s’installer à New-York, Arthur Gilden nous dévoile les trésors du Japon. Ses cultes et ses rites ancestraux, ses cérémonies, l’organisation complexe et intrigante des quartiers des plaisirs. On est heureux d’en apprendre plus sur un pays qui nous semble parfois si lointain. Mais ce qui nous tient en haleine au cours de l’ouvrage, c’est bien l’héroïne, son évolution, ses transformations, son parcours pour devenir femme puis Geisha convoitée. Les sentiments, les attentes, les déceptions, les espoirs et surtout l’amour que Sayuri porte à son « âme sœur » envoutent le lecteur…

     

                J’ai vraiment adoré ce livre ! C’est un régal, un délice, un bijou ! Je le conseille à tous les friands de belles histoires, bien écrites et prenantes ! On apprend énormément de choses en lisant Geisha et on y prend beaucoup de plaisir !


    L'avis deKarine, deElora, et deMajanissa.

     

           Le Film :

    Le scénario est très fidèle à l’œuvre. Si quelques aspects ont été mis de côté – ce qu’on comprend aisément – l’essentiel y est ! Esthétiquement très beau, l’histoire perd malheureusement de sa valeur… Si les personnages gagnent en éclat, ils perdent en profondeur ! Les personnages sont bien plus superficiels que dans le livre, surtout Chiyo et Mameha, sa protectrice grande sœur. J’ai été séduite par les merveilleuses images mais déçue par le manque d’intensité et d’envergure, par l’inconsistance de certaines scènes…


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  • Quatrième de couverture : Je suis né le 31 janvier 1979. Un mercredi. Je le sais parce que dans mon esprit, le 31 janvier 1979 est bleu " Daniel Tammet est un autiste savant aux capacités hors du commun, un génie des nombres. Il a ainsi mémorisé les 22514 premières décimales de Pi, parle sept langues et a appris l'islandais en quatre jours. Pour lui, les nombres sont des formes et des couleurs. Dans ce témoignage plein d'espoir, il explique comment il a mis toute son énergie pour sortir de ces ténèbres qui l'ont longtemps coupé du monde et comment il a réussi à se socialiser. Un voyage en couleur qui entrouvre la prison de l'autisme.

     

    C’est le témoignage prenant d’un autiste Aspeger surdoué qui réussit à faire face à sa différence et à aller vers les autres. Les personnes atteintes du spectre autistique sont célèbres pour leur côté sauvage et insondable. Très longtemps considérés comme des fous extrêmes, certaines œuvre d’art – par exemple Rain Man – ont fini par changer le regard que les gens « normaux » portent sur l’autisme. Je suis né un jour bleu n’est pas une œuvre d’art, ce n’est pas une œuvre « de fiction », et c’est cela qui m’a autant touché. Daniel Tammet se livre avec une sincérité troublante, de façon très simple, très fluide. Certains passages sont teintés d’une apparente naïveté, qui révèle en fait une vraie profondeur, une acuité exceptionnelle.

     

    Puis soudain, le véritable « prodige » apparaît. Ce ne sont pas ses capacités – au demeurant hors du commun – de calcul et de mémoire qui m’ont frappé, c’est sa faculté de communiquer, sa facilité à exprimer ses sentiments, à extérioriser ses émotions. Car rappelons que l’une des grandes difficultés des autistes réside dans leurs problèmes de communication sociale avec autrui. Les chercheurs s’accordent à penser que souvent – il y a plusieurs forment d’autisme – la chaine de liens sociaux a été brisée ou détériorée, ce qui les empêche d’utiliser nos codes apparemment commun pour entrer en relation (politesse, humour, langage corporel…)

     

    Pour moi, c’est donc dans le fait même d’avoir écrit cet ouvrage que réside déjà l’originalité du livre. Mais il se trouve qu’on se laisse prendre avec délice au jeu des curiosités, d’un monde qui nous semble tantôt inaccessible tantôt si familier. Je me surprise à me retrouver dans certaines de ses réflexions, de ses réactions et de ses petites habitudes saugrenues qui peuplent nos quotidiens. Ses petites choses de la vie que font de nos repères des éléments aussi important et plein de sens cachés.

     

    C’est un témoignage qui nous en apprend plus sur l’autisme, sur une certaine forme de génie, sur la solitude, l’intelligence, la force des sentiments et de la volonté mais aussi sur nous même !

     

    Il m’a vraiment donné envie de lire son second livre, plus théorique et plus sérieux, Embrasser le ciel immense. Je suis donc en pleine lecture et je me régale !


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