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Par hinachii le 28 Juin 2006 à 22:33
" La magie du sexe, c'est l'appropriation sans le fardeau de la possession. Peu importe le nombre de femmes que vous ramenez à la maison, il n'y a jamais de problème de stockage"
"Je veux dire par là, dans un monde sans Dieu, est-ce que ce ne sont pas les mères le nouveau dieu ? La dernière position sacrée inexpugnable. La maternité n'est-elle pas le dernier miracle magique ? Mais un miracle qui est inaccessible aux hommes "
"Les femmes sont déjà nées tellement en avance sur le plan des capacités. Le jour où les hommes pourront donner la naissance, c'est à ce moment-là que nous pourrons commencer à parler d'égalité des droits."
"En Amérique, si votre addiction n'est pas toujours nouvelle et améliorée, vous êtes un raté"
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Par hinachii le 20 Juin 2006 à 13:23
" Quand, dans un pays comme le nôtre, il est devenu malséant de parler de patrie; quand se proclamer patriote, c'est risquer le ridicule ou bien l'accusation d'être extrémiste, raciste, xénophobe ; quand il est inconvenant de se dire fier de notre histoire sans en cacher aucune des ombres, et qu'on peut être pour cela poursuivi devant les tribunaux ; quand le gouvernement juge impossible de commémorer le deux centième anniversaire d'Austerlitz, mais naturel et élégant de participer aux fêtes célébrant la victoire anglaise de Trafalgar ; quand, à raison, on veut réintégrer les mutins dans l'histoire nationale, mais qu'on ne dit mot de ceux qui ont été fidèles et se sont battus pour défendre le sol et la patrie ; quand on oublie ceux qui, au risque de leur vie et celle des leurs, se sont engagés dans des guerres peut-être injustes, mais qui étaient "nos" guerres - cela signifie que les élites de ce pays, celles qui le dirigent et celles qui font l'opinion, ont choisi de ne plus être les continuateurs de notre passé. "
" Nous pouvons en être fiers
Nous n'avons empesté le XXième siècle d'aucun totalitarisme, ni le communisme ni le nazi, même s'ils ont séduit certains d'entre nous.
Et nous n'avons brûlé au feu nucléaire aucune ville du monde.
Alors, cessons de tolérer qu'on nous fasse la leçon, qu'on exige de nous de renoncer à ce que nous sommes !
Notre être est notre richesse. Et notre être, c'est d'abord la fierté nationale, celle de notre passé. "
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Par hinachii le 13 Juin 2006 à 21:21
"L"homme était entré dans la caverne de Platon. Le philosophe grec avait imaginé les hommes enchaînés dans une caverne, contemplant les ombres de la réalité sur les murs de leur cachot. La caverne de Platon existait désormais : simplement elle se nommait télévision. Sur notre écran cathodique, nous pouvions contempler une réalité "Canada Dry" : ça ressemblait à la réalité, ça avait la couleur de la réalité, mais ce n'était pas la réalité. On avait remplacé le Logos par les logos projetés sur les parois humides de notre grotte."
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Par hinachii le 2 Juin 2006 à 19:31
"Ce même dimanche, sûrs de ne pas être surpris à la ferme, Harold et Géraline arrivèrent vers vingt-deux heures à Senlis. [...] Pas une ride ne troublait la pièce d'eau jaunâtre. Aucun coassement ne se faisait entendre. Le potager s'étendait, tranquille, bordé de rosiers somptueux.
- Il a des roses magnifiques, dit Géraldine.
- Je te l'ai bien dit : c'est un intellectuel qui aime jardiner, soigner ses fleurs et ses légumes, et qui déteste l'humanité. C'est bien son droit, murmura Harold.
- Je veux trouver l'autre chaussure, répondit Géraldine, tenace."
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Par hinachii le 2 Juin 2006 à 19:15
NAOMI
"Je me suis assise pour en fumer une enfermant les yeux. Comme si j'allais entendre des bruits vivants, une dispute conjugale, du verre brisé. Mais il était à peine quinze heures trente et il n'y avait rien à espérer, à part peut-être le pas lourd de Gecko qui allait bientôt débouler en gueulant comme un porc.Qu'on fume, il était pour, mais qu'on ait l'esprit vagabond, ça lui plaisait pas trop."
SIMON
"Trop de choses dans ma tête. Trop d'informations. Peut-être l'âge, saleté de temps qui passe. Avant mes quarantes ans, je jonglais ave les données. J'étais partout à la fois. Dans tout. Je faisait corps avec ma vie. Ca vous paraît normal ? Douze heures par jour, six jours sur sept, trois cent cinquante cinq jours par an enfermé dans ce bureau. Arno et Graziella m'appelaient Superman, surnom qui m'est resté bien qu'une partie des motifs ait disparu."
CANAL
"Qui aurait osé défier l'autorité de l'Ancêtre dans cette maison [...] ? Sûrement pas moi, qui n'étais ni un membre de la famille, ni un lointain parent, ni le parent d'un ami ou celui d'un voisin. Moi qui étais pour ainsi dire un nom-être, une absence, un rien, au mieux une parenthèse emplie de vide puisque j'ignorais tout de ma naissance ou des détails de mon identité. Le seul point tangible de mon arrivée au monde restait mon sexe, et encore cela méritait-il d'être examiné, car mon coeur battait indifféremment pour les filles et pour les garçons."
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Par hinachii le 16 Mai 2006 à 15:49
« La portée révolutionnaire des tableaux impressionnistes, fondés sur une conception précise de la lumière, est bien connue et reconnue ; mais on ne s'avise pas toujours que ce changement radical dans le langage artistique a été possible grâce à une banale innovation technique : l'invention de la couleur en tube, prête à l'emploi. L'équipement du peintre devient ainsi moins encombrant, plus léger et plus facile à transporter, idéal pour travailler en plein air ; de surcroît, les couleurs en tube sont d'une utilisation plus aisée, et elles permettent à l'artiste une plus grande liberté d'expression. Ce n'est là qu'un exemple, qui montre à quel point il est essentiel de connaître certains aspects techniques, parfois extrêmement simples, pour comprendre l'activité artistique.
Le visiteur d'un musée, d'une église ou d'une galerie d'art se trouve en présence d'uvres chargées d'histoire et porteuses de significations symboliques, mais aussi au contact quasi direct de leur matérialité, que ce soit la feuille d'or incluse dans les tesselles des mosaïques byzantines, la polychromie brillante et dense du panneau d'un retable flamand, ou les bleus lapis-lazuli stupéfiants que Lorenzo Lotto préparait selon un procédé tout particulier. Ces éléments, toujours très fascinants, ne sont pas que des accessoires dans la construction d'une uvre, mais, indissolublement liés au contexte historique et à la personnalité de l'artiste, ils constituent le support du langage symbolique des images. »
Fuga, Antonella, 2005, Techniques et matériaux des arts , Editions Hazan, Paris.
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Par hinachii le 10 Mai 2006 à 23:40Vous êtes tous accusés, levez-vous.
L'orateur ne peut vous parler que si vous êtes debout.
Debout comme pour la Marseillaise,
debout comme pour l'hymne russe,
debout comme pour le God save the king,
debout comme devant le drapeau.
Enfin debout devant DADA qui représente la vie et
qui vous accuse de tout aimer par snobisme,
du moment que cela coûte cher.
Vous vous êtes tous rassis ?
Tant mieux, comme cela vous allez m'écouter avec
plus d'attention.
Que faites vous ici, parqués comme des huitres sérieuses
car vous êtes sérieux n'est-ce pas ?
Sérieux, sérieux, sérieux jusqu'à la mort.
La mort est une chose sérieuse, hein ?
On meurt en héros, ou en idiot ce qui est même chose.
Le seul mot qui ne soit pas éphémère c'est le mot mort.
Vous aimez la mort pour les autres.
A mort, à mort, à mort.
Il n'y a que l'argent qui ne meurt pas, il part seulement en voyage.
C'est le Dieu, celui que l'on respecte, le personnage sérieux
argent respect des familles. Honneur, honneur à l'argent : l'homme qui a de l'argent est un homme honorable.
L'honneur s'achête et se vend comme le cul. Le cul,
le cul représente la vie comme les pommes frites,
et vous tous qui êtes sérieux, vous sentirez plus mauvais
que la merde de vache.
DADA lui ne sent rien, il n'est rien, rien, rien.
Il est comme vos espoirs : rien.
comme vos paradis : rien
comme vos idoles : rien
comme vos hommes politiques : rien
comme vos héros : rien
comme vos artistes : rien
comme vos religions : rien
Sifflez, criez, cassez-moi la gueule et puis, et puis ?
Je vous dirai encore que vous êtes tous des poires.
Dans trois mois nous vous vendrons, mes amis et moi, nos tableaux pour quelques francs.
Francis PICABIA.
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Par hinachii le 5 Mai 2006 à 19:06
La critique dart face au numérique<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
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La mise à lindex de lart numérique est sans doute la plus sévère dans le champ de la critique dart. Il ny a pas de critique dart constituée et instituée dans le domaine de la création numérique en France. Certes, il existe bien une réflexion critique et esthétique, voire historique, sur la question. [ ] Mais cette réflexion émane dauteurs qui se sont spécialisés principalement dans lart numérique et, pour la très grande majorité, dartistes, de réalisateurs, de responsables de centres ou dexpositions. [ ]<o:p></o:p>
Les raisons du silence<o:p></o:p>
Au total, force est de constater que cette activité critique nest en aucune façon comparable à celle de la critique dart « officielle » pendant la même période c'est à dire une quarantaine dannées et quelle reste fortement marginale, même si les uvres et les artistes recensés sont moins nombreux. Doù la question : pourquoi un tel silence ? La réponse est complexe, car de multiples raisons interviennent. Mais on peut dores et déjà en relever quelques-unes. [ ]<o:p></o:p>
Il existe aussi dautres raisons et sans doute plus importantes, tout au moins après le début des années quatre-vingt-dix liées à la spécificité des techniques numériques et à la fonction traditionnelle de la critique dart. Cette fonction en effet, consiste essentiellement depuis le milieu du siècle dernier à servir de médiateur entre lart et son public, plus précisément entre lavant-garde, manifestation du génie singulier de lartiste, qui se doit dêtre en avance sur le temps du monde, et le simple amateur dart, qui, lui, ne vit pas à la même heure, qui retarde. Baudelaire a brillamment exprimé cette philosophie par ce mot fatal : « le public est, relativement au génie, une horloge qui retarde ». Lartiste vit dans les promesses du futur, le public dans la banalité du présent.<o:p></o:p>
Lon comprend mieux alors la mission de la critique dart depuis le milieu du XX°siècle : combler ce fossé, servir dintermédiaire, entre le génie et le commun des mortels, et par là même rendre esthétiquement légitime ce qui ne lest pas encore. Cette sorte de « décalage horaire » entre le génie et lartiste a été le fondement dune esthétique propre à la modernité qui na, depuis Baudelaire, cessé dimposer sa logique avant-gardiste.<o:p></o:p>
Les grandes innovations de lart qui ont suivi limpressionnisme (fauvisme, cubisme, abstraction diverses, surréalisme, etc.) nont fait que conforter cette logique, y compris les impertinentes innovations que Duchamp lança, dès le début du siècle, dans le monde de lart. Chaque « avancée » de lart devait être ressaisie par la critique et lhorloge du public remise à lheure de lavant-garde. Pour un temps du moins, plus ou moins variable, en attendant lapparition dune nouvelle avant-garde qui rendait obsolète la précédente. Ainsi sinstaura la fameuse « tradition du nouveau », selon lexpression dHarold Rosenberg.
<o:p>On note pourtant, aux alentours des années soixante, une première difficulté pour la critique à tenir pleinement son programme de médiation. Entraînés dans un vaste mouvement de déconstruction, les artistes sinterrogent sur lart et sur eux-mêmes, analysent le fonctionnement de la création artistique et la manière dont lart est socialisé, communiqué, médiatisé, institutionnalisé, officialisé, bref légitimé. Les artistes deviennent leurs propres critiques. Tandis que les médiateurs, tels certains commissaires dexposition, présentent leur travail comme des uvres dart à part entière. La critique aspire à lart. Aspiration qui nest pas nouvelle, déjà celle dOctave Mirbeau, mais qui se systématise. Il sensuit un certain état de confusion et de mélange des genres, de dé-spécification des fonctions de médiation analogue à la dé-spécification des techniques et des savoir-faire artistique. Une partie de plus en plus grande des institutions prend le relais de la critique, non pas tant en qualité de juge quen qualité de médiateurs incontournables entre lartiste et le public. <o:p></o:p>
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