• " La magie du sexe, c'est l'appropriation sans le fardeau de la possession. Peu importe le nombre de femmes que vous ramenez à la maison, il n'y a jamais de problème de stockage"

    "Je veux dire par là, dans un monde sans Dieu, est-ce que ce ne sont pas les mères le nouveau dieu ? La dernière position sacrée inexpugnable. La maternité n'est-elle pas le dernier miracle magique ? Mais un miracle qui est inaccessible aux hommes "

    "Les femmes sont déjà nées tellement en avance sur le plan des capacités. Le jour où les hommes pourront donner la naissance, c'est à ce moment-là que nous pourrons commencer à parler d'égalité des droits."

    "En Amérique, si votre addiction n'est pas toujours nouvelle et améliorée, vous êtes un raté"


    votre commentaire
  •        " Quand, dans un pays comme le nôtre, il est devenu malséant de parler de patrie; quand se proclamer patriote, c'est risquer le ridicule ou bien l'accusation d'être extrémiste, raciste, xénophobe ; quand il est inconvenant de se dire fier de notre histoire sans en cacher aucune des ombres, et qu'on peut être pour cela poursuivi devant les tribunaux ; quand le gouvernement juge impossible de commémorer le deux centième anniversaire d'Austerlitz, mais naturel et élégant de participer aux fêtes célébrant la victoire anglaise de Trafalgar ; quand, à raison, on veut réintégrer les mutins dans l'histoire nationale, mais qu'on ne dit mot de ceux qui ont été fidèles et se sont battus pour défendre le sol et la patrie ; quand on oublie ceux qui, au risque de leur vie et celle des leurs, se sont engagés dans des guerres peut-être injustes, mais qui étaient "nos" guerres - cela signifie que les élites de ce pays, celles qui le dirigent et celles qui font l'opinion, ont choisi de ne plus être les continuateurs de notre passé. "

           " Nous pouvons en être fiers 

            Nous n'avons empesté le XXième siècle d'aucun totalitarisme, ni le communisme ni le nazi, même s'ils ont séduit certains d'entre nous.

           Et nous n'avons brûlé au feu nucléaire aucune ville du monde.

           Alors, cessons de tolérer qu'on nous fasse la leçon, qu'on exige de nous de renoncer à ce que nous sommes !

           Notre être est notre richesse. Et notre être, c'est d'abord la fierté nationale, celle de notre passé. "


    votre commentaire
  • "L"homme était entré dans la caverne de Platon. Le philosophe grec avait imaginé les hommes enchaînés dans une caverne, contemplant les ombres de la réalité sur les murs de leur cachot. La caverne de Platon existait désormais : simplement elle se nommait télévision. Sur notre écran cathodique, nous pouvions contempler une réalité "Canada Dry" : ça ressemblait à la réalité, ça avait la couleur de la réalité, mais ce n'était pas la réalité. On avait remplacé le Logos par les logos projetés sur les parois humides de notre grotte."


    votre commentaire
  • "Ce même dimanche, sûrs de ne pas être surpris à la ferme, Harold et Géraline arrivèrent vers vingt-deux heures à Senlis. [...] Pas une ride ne troublait la pièce d'eau jaunâtre. Aucun coassement ne se faisait entendre. Le potager s'étendait, tranquille, bordé de rosiers somptueux.

    - Il a des roses magnifiques, dit Géraldine.

    - Je te l'ai bien dit : c'est un intellectuel qui aime jardiner, soigner ses fleurs et ses légumes, et qui déteste l'humanité. C'est bien son droit, murmura Harold.

    - Je veux trouver l'autre chaussure, répondit Géraldine, tenace."


    votre commentaire
  • NAOMI

    "Je me suis assise pour en fumer une enfermant les yeux. Comme si j'allais entendre des bruits vivants, une dispute conjugale, du verre brisé. Mais il était à peine quinze heures trente et il n'y avait rien à espérer, à part peut-être le pas lourd de Gecko qui allait bientôt débouler en gueulant comme un porc.Qu'on fume, il était pour, mais qu'on ait l'esprit vagabond, ça lui plaisait pas trop."

    SIMON

    "Trop de choses dans ma tête. Trop d'informations. Peut-être l'âge, saleté de temps qui passe. Avant mes quarantes ans, je jonglais ave les données. J'étais partout à la fois. Dans tout. Je faisait corps avec ma vie. Ca vous paraît normal ? Douze heures par jour, six jours sur sept, trois cent cinquante cinq jours par an enfermé dans ce bureau. Arno et Graziella m'appelaient Superman, surnom qui m'est resté bien qu'une partie des motifs ait disparu."

    CANAL

    "Qui aurait osé défier l'autorité de l'Ancêtre dans cette maison [...] ? Sûrement pas moi, qui n'étais ni un membre de la famille, ni un lointain parent, ni le parent d'un ami ou celui d'un voisin. Moi qui étais pour ainsi dire un nom-être, une absence, un rien, au mieux une parenthèse emplie de vide puisque j'ignorais tout de ma naissance ou des détails de mon identité. Le seul point tangible de mon arrivée au monde restait mon sexe, et encore cela méritait-il d'être examiné, car mon coeur battait indifféremment pour les filles et pour les garçons."


    votre commentaire
  • « La portée révolutionnaire des tableaux impressionnistes, fondés sur une conception précise de la lumière, est bien connue et reconnue ; mais on ne s'avise pas toujours que ce changement radical dans le langage artistique a été possible grâce à une banale innovation technique : l'invention de la cou­leur en tube, prête à l'emploi. L'équipement du peintre devient ainsi moins encombrant, plus léger et plus facile à transporter, idéal pour travailler en plein air ; de surcroît, les couleurs en tube sont d'une utilisation plus aisée, et elles permettent à l'artiste une plus grande liberté d'expression. Ce n'est là qu'un exemple, qui montre à quel point il est essen­tiel de connaître certains aspects techniques, parfois extrêmement simples, pour compren­dre l'activité artistique.

    Le visiteur d'un musée, d'une église ou d'une galerie d'art se trouve en présence d'œuvres chargées d'histoire et porteuses de significa­tions symboliques, mais aussi au contact quasi direct de leur matérialité, que ce soit la feuille d'or incluse dans les tesselles des mosaïques byzantines, la polychromie brillante et dense du panneau d'un retable flamand, ou les bleus lapis-lazuli stupéfiants que Lorenzo Lotto préparait selon un pro­cédé tout particulier. Ces éléments, toujours très fascinants, ne sont pas que des acces­soires dans la construction d'une œuvre, mais, indissolublement liés au contexte histo­rique et à la personnalité de l'artiste, ils constituent le support du langage symbolique des images. »

    Fuga, Antonella, 2005, Techniques et matériaux des arts , Editions Hazan, Paris.


    votre commentaire
  • Vous êtes tous accusés, levez-vous.

    L'orateur ne peut vous parler que si vous êtes debout.

    Debout comme pour la Marseillaise,
    debout comme pour l'hymne russe,
    debout comme pour le God save the king,
    debout comme devant le drapeau.

    Enfin debout devant DADA qui représente la vie et
    qui vous accuse de tout aimer par snobisme,
    du moment que cela coûte cher.

    Vous vous êtes tous rassis ?
    Tant mieux, comme cela vous allez m'écouter avec
    plus d'attention.

    Que faites vous ici, parqués comme des huitres sérieuses
    — car vous êtes sérieux n'est-ce pas ?
    Sérieux, sérieux, sérieux jusqu'à la mort.
    La mort est une chose sérieuse, hein ?

    On meurt en héros, ou en idiot ce qui est même chose.
    Le seul mot qui ne soit pas éphémère c'est le mot mort.
    Vous aimez la mort pour les autres.

    A mort, à mort, à mort.
    Il n'y a que l'argent qui ne meurt pas, il part seulement en voyage.

    C'est le Dieu, celui que l'on respecte, le personnage sérieux
    — argent respect des familles. Honneur, honneur à l'argent : l'homme qui a de l'argent est un homme honorable.

    L'honneur s'achête et se vend comme le cul. Le cul,
    le cul représente la vie comme les pommes frites,
    et vous tous qui êtes sérieux, vous sentirez plus mauvais
    que la merde de vache.

    DADA lui ne sent rien, il n'est rien, rien, rien.
    Il est comme vos espoirs : rien.
    comme vos paradis : rien
    comme vos idoles : rien
    comme vos hommes politiques : rien
    comme vos héros : rien
    comme vos artistes : rien
    comme vos religions : rien

    Sifflez, criez, cassez-moi la gueule et puis, et puis ?
    Je vous dirai encore que vous êtes tous des poires.

    Dans trois mois nous vous vendrons, mes amis et moi, nos tableaux pour quelques francs.

    Francis PICABIA.

    2 commentaires
  • La critique d’art face au numérique<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La mise à l’index de l’art numérique est sans doute la plus sévère dans le champ de la critique d’art. Il n’y a pas de critique d’art constituée – et instituée – dans le domaine de la création numérique en France. Certes, il existe bien une réflexion critique et esthétique, voire historique, sur la question. […] Mais cette réflexion émane d’auteurs qui se sont spécialisés principalement dans l’art numérique et, pour la très grande majorité, d’artistes, de réalisateurs, de responsables de centres ou d’expositions. […]<o:p></o:p>

     

    Les raisons du silence<o:p></o:p>

     

    Au total, force est de constater que cette activité critique n’est en aucune façon comparable à celle de la critique d’art « officielle » pendant la même période – c'est à dire une quarantaine d’années – et qu’elle reste fortement marginale, même si les œuvres et les artistes recensés sont moins nombreux. D’où la question : pourquoi un tel silence ? La réponse est complexe, car de multiples raisons interviennent. Mais on peut d’ores et déjà en relever quelques-unes. […]<o:p></o:p>

    Il existe aussi d’autres raisons – et sans doute plus importantes, tout au moins après le début des années quatre-vingt-dix – liées à la spécificité des techniques numériques et à la fonction traditionnelle de la critique d’art. Cette fonction en effet, consiste essentiellement depuis le milieu du siècle dernier à servir de médiateur entre l’art et son public, plus précisément entre l’avant-garde, manifestation du génie singulier de l’artiste, qui se doit d’être en avance sur le temps du monde, et le simple amateur d’art, qui, lui, ne vit pas à la même heure, qui retarde. Baudelaire a brillamment exprimé cette philosophie par ce mot fatal : « le public est, relativement au génie, une horloge qui retarde ». L’artiste vit dans les promesses du futur, le public dans la banalité du présent.<o:p></o:p>

    L’on comprend mieux alors la mission de la critique d’art depuis le milieu du XX°siècle : combler ce fossé, servir d’intermédiaire, entre le génie et le commun des mortels, et par là même rendre esthétiquement légitime ce qui ne l’est pas encore. Cette sorte de « décalage horaire » entre le génie et l’artiste a été le fondement d’une esthétique propre à la modernité qui n’a, depuis Baudelaire, cessé d’imposer sa logique avant-gardiste.<o:p></o:p>

             Les grandes innovations de l’art qui ont suivi l’impressionnisme (fauvisme, cubisme, abstraction diverses, surréalisme, etc.) n’ont fait que conforter cette logique, y compris les impertinentes innovations que Duchamp lança, dès le début du siècle, dans le monde de l’art. Chaque « avancée » de l’art devait être ressaisie par la critique et l’horloge du public remise à l’heure de l’avant-garde. Pour un temps du moins, plus ou moins variable, en attendant l’apparition d’une nouvelle avant-garde qui rendait obsolète la précédente. Ainsi s’instaura la fameuse « tradition du nouveau », selon l’expression d’Harold Rosenberg.

    <o:p>

             On note pourtant, aux alentours des années soixante, une première difficulté pour la critique à tenir pleinement son programme de médiation. Entraînés dans un vaste mouvement de déconstruction, les artistes s’interrogent sur l’art et sur eux-mêmes, analysent le fonctionnement de la création artistique et la manière dont l’art est socialisé, communiqué, médiatisé, institutionnalisé, officialisé, bref légitimé. Les artistes deviennent leurs propres critiques. Tandis que les médiateurs, tels certains commissaires d’exposition, présentent leur travail comme des œuvres d’art à part entière. La critique aspire à l’art. Aspiration qui n’est pas nouvelle, déjà celle d’Octave Mirbeau, mais qui se systématise. Il s’ensuit un certain état de confusion et de mélange des genres, de dé-spécification des fonctions de médiation analogue à la dé-spécification des techniques et des savoir-faire artistique. Une partie de plus en plus grande des institutions prend le relais de la critique, non pas tant en qualité de juge qu’en qualité de médiateurs incontournables entre l’artiste et le public. <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>
    </o:p>

     


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique