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Matisse : Femme à Lamphore. 1953.
« Blanc sur fond bleu »<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
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Silhouette de femme, blanche, sur fond uni, bleu.<o:p></o:p>
Le corps est fin, élancé, sensuel.<o:p></o:p>
Il porte lamphore à bras le corps, mais pas la tête, celle-ci flotte, libérée du tout.<o:p></o:p>
Tout est lié, les deux jambes ne font quune, les bras levés bien haut tiennent lamphore à pleine main pour ne pas la lâcher.<o:p></o:p>
Seul le visage, sans expression, sans trait est détaché de lensemble.<o:p></o:p>
Le corps svelte et solide ne peut pas faiblir, interdiction de flancher, tandis que lesprit, lui peut partir, senvoler, divaguer Il nest prisonnier de rien <o:p></o:p>
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Ces formes en apparence si simples, si géométriques, appellent pourtant dautres représentations <o:p></o:p>
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En fixant longuement cette boule de papier peinte en blanc, je vois un il. Un il qui pleure. Pupille blanche sur fond bleu, protégée par le cercle blanc ; flot continue larmes, blanches sur fond bleu ; paupière qui commence à se fermer, blanche sur fond bleu.<o:p></o:p>
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Puis, à force dobservation, je vois lamphore, horizontale à présent. Je vois la hanse, blanche sur fond bleu ; à travers louverture de lamphore, je vois son fond, rond blanc sur fond bleu. On déverse au sol le précieux liquide blanc sur fond bleu, que la femme qui pleure tentait, il y a un instant, de préserver en la portant bien haut, loin de son esprit divaguant
LF.<o:p></o:p>
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